les gendarmes font une découverte inattendue dans la voiture d’un gardien de prison

Christian* n’en mène pas large. Il jette un œil furtif sur les membres de sa famille qui sont venus le soutenir à l’audience de la 10e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire d’Évry-Courcouronnes, ce mardi 4 février 2025. Tête basse, cet homme célibataire père de 4 enfants commence ses explications en lançant presque résigné : « Je sais que j’ai tout perdu ».

« J’ai accumulé des dettes importantes… J’ai cédé »

Dans la soirée du 31 janvier 2025, Christian a provoqué un accident au volant de sa Renault Clio à hauteur de la commune de Marcoussis. Une patrouille de gendarmerie intervient pour effectuer des constatations. Christian roule sans permis de conduire et son taux d’alcool dépasse largement la limite autorisée.

Les gendarmes découvrent également 2 pains de résine de cannabis, cachés à la hâte dans un fossé, à proximité de son véhicule. Placé en garde à vue, ce surveillant pénitentiaire de la prison de Fresnes ne tarde pas à passer aux aveux.

« J’ai une grave addiction aux jeux. J’ai accumulé des dettes importantes. Il y a quelques jours, dans un bar que je fréquente, j’ai été approché par un homme, qui, connaissant ma profession, m’a proposé de faire passer des stupéfiants en prison. J’ai cédé », reconnaît-il dépité. Depuis quelques mois, Christian jongle avec ses 8 comptes bancaires. Des dépôts suspects intriguent les enquêteurs.

24 mois d’emprisonnement avec sursis

Le chef de détention de la prison de Fresnes se montre peu élogieux à l’égard de son subordonné. Il décrit le prévenu comme un peu homme pas très fiable, souvent en retard ou en arrêt maladie, et doute de son intégrité, même si aucune preuve n’est venue étayer son ressenti.

L’intervention en amont des forces de l’ordre n’a pas permis de remonter vers le destinataire de ses 300 grammes de résine de cannabis. « On devait m’appeler pour la transaction. Je devais toucher 2 000 € pour cette livraison », avoue le prévenu, qui juge son comportement impardonnable.

La Procureure de la République s’est montrée sévère à l’égard du surveillant pénitentiaire, sans aucun antécédent judiciaire. « Vous avez gâché votre situation professionnelle. Par faiblesse, vous avez mis le doigt dans un engrenage irréversible. Vous n’avez aucune excuse », l’a-t-elle tancé.

Christian a été condamné à 24 mois d’emprisonnement avec sursis. Sa voiture est confisquée. Il doit également renoncer à sa profession.

*Les prénoms ont été changés.