Huit ans après être passés entre les mailles du filet, Simon, âgé de 35 ans, et sa mère, Hélène M., une retraitée de 73 ans, viennent d’être mis en examen pour trois assassinats et une tentative d’assassinat à Saint-Loup-de-Naud, un village de Seine-et-Marne, ainsi que pour détention de substances entrant dans la composition d’un engin explosif. À l’issue de leurs gardes à vue prolongées, ils ont été déférés ce jeudi 6 mars 2025 devant le magistrat instructeur de Melun, où ils ont été entendus plusieurs heures. Les deux suspects continuent de nier les faits. Mais comme l’indique le parquet de Melun, « le travail des experts ainsi que d’autres éléments graves et concordants ont permis de les confondre ». Ils ont tous les deux été placés en détention provisoire.
« Leur profil psychologique est très complexe »
« Ils ne sont pas passés aux aveux, rappelle une source proche du dossier. Leur profil psychologique est très complexe, mais ce ne sont sûrement pas des imbéciles. Le fils était comme un Géo Trouvetou et postait des vidéos sur YouTube. » Simon et Hélène M. ont vécu une dizaine d’années à Saint-Loup-de-Naud, où ils étaient en conflit avec leurs voisins successifs, qu’ils auraient assassiné en faisant exploser une voiture puis une maison, pour un droit de passage.
Michel Charbonnier et son petit-fils de 5 ans étaient tués dans le souffle du véhicule en mars 2017. Puis Camille, 31 ans, mourait dans l’explosion totale de son pavillon, en novembre 2024. Son conjoint était pour sa part grièvement blessé. Ces explosions étaient restées jusqu’alors inexpliquées.
Voici environ un an, les mis en cause avaient déménagé à Sourdun, où ils ont été interpellés par la brigade criminelle de Versailles. « Ils vivaient dans la précarité et la mère bricolait des bijoux à domicile », indique une source. « Ils étaient asociaux et on ne les voyait presque jamais », rapportent de leur côté les maires respectifs de Saint-Loup-de-Naud, Gilbert Del Pan, et de Sourdun, Eric Torpier.
L’enquête se poursuit dans le cadre du secret de l’instruction et les suspects restent présumés innocents. Ce sera à la police judiciaire de confirmer s’ils ont, oui ou non, fomenté ces plans machiavéliques, qui restaient jusqu’à présent inexpliqués et qui avaient semé la psychose dans le village de Saint-Loup-de-Naud.
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