À l’issue de leur carrière, les footballeurs sont nombreux à faire valoir leurs qualités athlétiques en s’orientant vers la course à pied, à l’image localement de Yannick Noël, Stéphane Tanguy, Gaëtan Bleusez, Félix Lebeurier, Valentin Orange, Guillaume Seratenschii ou Cindy Legret. Pour d’autres, c’est le tennis qui vient naturellement comme une seconde passion.
« Le tennis, c’est le sport de prédilection pour les footballeurs qui se reconvertissent », confirme ainsi Guillaume Picot, le juge-arbitre du tournoi du CL Tourlaville (commune déléguée de Cherbourg-en-Cotentin, Manche), où les anciens « footeux » sont nombreux actuellement à ferrailler sur les courts à l’image de Nicolas Vallognes, Maxime Lods ou encore le Bricquebétais Valentin Coquoin qui vient tout juste de prendre la raquette après avoir raccroché les crampons.
« C’est un voisin qui m’a branché là-dessus cet hiver. J’ai essayé, ça m’a plu ! », confie cet habitant de Quettetot, ancien défenseur de Douve-Divette. Malgré un style peu académique, le jeune homme de 28 ans est parvenu à se frayer un chemin dans le tableau à Bagatelle, battant au passage la « légende » locale Pierrick Huet avant de buter de justesse à 30/1.
Valentin Voisin déjà classé 30/1
Comme lui, les exemples de reconversion dans le tennis sont monnaie courante dans le Cotentin, de Philippe Aubry à Daniel Loit en passant par Ludovic Bacher, Bruno Grandsire, Gilles Syffert, Fabian Turpin, Xavier Jourdan, Romain Picavet, Léo Gourdier, Paul Brixy et plus récemment Valentin Voisin (US La Glacerie), l’ancien joueur du SM Caen et de l’US Avranches, déjà classé 30/1 après à peine 3 mois de compétition.
« Les footballeurs ont l’avantage de courir partout. Ils se battent sur toutes les balles, ils embêtent tout le monde », constate Alain Thiébot, qui a lui aussi délaissé le football à son époque pour expérimenter le tennis. « À la fin de ma carrière, à l’OHS, je jouais même au tennis le matin et au football l’après-midi », se rappelle l’ancien directeur du Challenger qui, sans entraînement, est parvenu à monter jusqu’à 15/3.
Comme lui, Christophe Syffert n’a « jamais pris de cours » ! Ce qui n’a pas empêché l’ancien défenseur latéral de l’AS Tourlaville ou de l’AS Cherbourg de grimper 15/4.
Pas toujours propre techniquement, le fringant quinquagénaire compense avec des qualités héritées de son ancienne passion : un joli sens de l’anticipation, une bonne lecture du jeu, des appuis robustes et surtout un gros volume athlétique, une caractéristique que l’on retrouve chez la plupart des « footeux » qui s’essayent au tennis.
Pour Alain Thiébot, « les footballeurs courent partout »
« Le foot m’a appris à ne jamais rien lâcher sur un court », décrit ce joueur trapu aux mollets de colosse, capable de « cirer » des joueurs bien mieux classés que lui, jusqu’à 15/2 pour ses plus belles « perfs ».
On est habitué aux efforts fractionnés donc on récupère bien entre les échanges. Tu rentres dans la tête de ton adversaire, car il sait qu’il va devoir s’employer pour réussir à te déborder. Et, parfois, il finit par rater…
Même approche pour Nicolas Vallognes, ancien joueur de l’AS Tourlaville ou de l’AS Hainneville.
Contrairement aux esthètes, aux puristes de la petite balle jaune, l’essentiel pour lui n’est pas le beau jeu, c’est la victoire qui compte avant tout… et le verre de l’amitié à l’issue de la rencontre !
« J’adorais le football pour le côté collectif, mais on retrouve aussi un bon esprit dans le tennis. Surtout au club-house de Tourlaville », se marre le coriace Brettevillais, dont le classement (30/1) est un vrai trompe-l’œil.
Même en faisant davantage de tournois, il aura toutefois du mal à atteindre le niveau d’un certain Yoann Gourcuff, classé 15, ou encore de Benjamin Nivet. En 2019, pour son tout premier tournoi, l’ancien joueur du SM Caen a passé 13 tours dans un tournoi à Troyes, échouant seulement à 15/1.
Vous êtes donc prévenus : ne sous-estimez jamais un ancien footballeur qui débute dans le tennis…
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