Il en a roulotté des voitures dans les Yvelines, surtout à Coignières et au Mesnil-Saint-Denis. Une vingtaine de personnes ont fait les frais de cet homme de 21 ans, originaire du Maroc. Leur voiture a été vandalisée, fenêtre fracturée lors des virées nocturnes de l’individu pour un bien maigre butin. Vendredi 14 février 2025, l’individu n’a pas partagé un dîner aux chandelles avec le tribunal de Versailles qui l’a lourdement condamné.
Abdessalam a été arrêté suite à des faits datés des mois de juin et juillet 2024. Pris en flagrant délit, rue des Étangs à Coignières. Dans les phares de leur voiture, les policiers l’ont vu caché sous un véhicule. Puis ils l’ont retrouvé tentant de se dissimuler derrière un sac de chantier.
Rapidement, les enquêteurs ont estimé que son profil correspondait très largement avec une série de roulottages commis ces derniers temps dans le secteur. Pour le prouver, ils ont isolé son ADN sur deux voitures différentes ainsi qu’un briquet noir découvert au pied d’une banquette arrière. Sans oublier un ou deux témoignages de victimes qui ont surpris l’homme fouiller leur habitacle.
Le butin dans sa chambre
Des câbles, des chargeurs, des écouteurs… Les enquêteurs vont en retrouver dans la chambre d’hôtel où il vit. Ils vont aussi mettre la main sur une carte de lycée, une gourmette, une enceinte Bluetooth, une base de Switch, deux GPS ou encore deux téléphones portables. Le maigre butin est rassemblé. Le reste a disparu : une bouteille de lait, 20 euros en petite monnaie, des chaussures, des vêtements.
« Vous vous souvenez bien de l’alcool »
Entendu, Abdessalam va contester certains faits. Pour les autres, c’est le trou de mémoire.
« Je buvais beaucoup et je prenais des médicaments et de la drogue à l’époque. Je ne me souviens plus », assure-t-il aux juges. « Pourtant, vous vous souvenez bien de l’alcool… », relance la présidente. « Oui. Car je bois tous les jours. » La juge résume : « Donc, vous avez un problème et les gens doivent subir des dégradations sur leur véhicule. » Pas de réponse.
Faux mineur
Son enquête de personnalité peut-elle le secourir ? Arrivé en février 2024 en France, l’homme a été frappé d’une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) le 14 avril. Il a ensuite réussi à convaincre l’aide sociale à l’enfance des Yvelines qu’il était mineur. Cela lui a permis de bénéficier d’un logement gratuit et d’un forfait de 80 euros par semaine pour se nourrir. Enfin, le 26 août, il a écopé de 10 mois de prison et d’une interdiction définitive du territoire français pour des faits similaires. Il était potentiellement libérable à la fin du mois de février.
« Promis. Je pars en Allemagne rejoindre de la famille. »
Les juges n’ont pas été sensibles à cette intention de passer le Rhin. Suivant les réquisitions du procureur de la République, ils ont prononcé une peine de 2 ans avec maintien en détention. Sans oublier une deuxième interdiction définitive du territoire français.
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