Le concept est lancé depuis quelques mois : un minibus est devenu « mairie mobile » à Marcq-en-Barœul (Nord). Le maire, Bernard Gérard, va à la rencontre de ses habitants au plus près du terrain. Tous les quartiers seront ainsi visités. Mercredi 2 avril, c’était au Buisson. Le 23 avril, ce sera au Plouy. Sur quels thèmes le maire est-il interpellé ? Ambiance.
L’ancien bibliobus « relooké »
L’ancien bibliobus a été « relooké » en mairie sur quatre roues. Depuis décembre 2004, il sort une à deux fois par mois pour se poser dans un des 10 quartiers de Marcq-en-Barœul.
Des banquettes permettent de s’installer à l’intérieur, où on trouve de la documentation (cartes, infos culturelles…) Mais le véhicule peut aussi déployer un auvent, sous lequel une table et des chaises sont installées. Du café est proposé.
« Je peux me renseigner »
Ce 2 avril, le véhicule se trouve place Cornil, quartier Buisson. Plusieurs élus sont présents, aux côtés du maire, Bernard Gérard. Un habitant du quartier s’approche. « J’ai deux choses à dire. La première, je me demande si j’ai le droit de me garer devant chez moi ? » Il pointe un véhicule. « Car depuis qu’on est passé en zone bleue, il n’y a pas de marquage au sol devant ma maison… Mais je crois que ce n’est pas la mairie qui peut me répondre, j’ai déjà interpellé la MEL ». Le maire rétorque : « Ça ne me semble pas poser problème ».
Le Marcquois a une autre demande. « Mon voisin a fait des travaux chez lui. Malheureusement, un mur porteur a été abattu, il a dû déménager. Le problème, c’est que derrière, tout est ouvert, l’eau s’infiltre. Je crains des nuisances par rapport à ma maison… » Ni une ni deux, Bernard Gérard réagit et rentre dans le domicile de l’habitant avec son directeur des services. « On va prendre des photos. Je ne peux pas prendre de mesures par rapport à la mairie, puisque sur le devant, il n’y a pas de problème apparent. Mais je peux me renseigner pour voir où en est la procédure. Je suppose que le propriétaire a fait des démarches juridiques… »
« Il n’y a pas de petits problèmes »
Une autre habitante s’inquiète du peu de poubelles disponibles sur le secteur et en voudrait plus pour y déposer ses sacs à crottes de chiens.
Un couple se présente et cherche des infos pour accélérer une demande de logement plus grand. « J’ai rappelé la procédure des commissions d’attribution en mairie, même si je ne peux rien garantir » explique l’élu. Leurs coordonnées sont prises.
« Je dis toujours : il n’y a pas de petits problèmes. C’est le plus important, puisque c’est le vôtre. En écoutant les gens, on dédramatise… » L’habitant répond : « Je ne serai pas venu en mairie pour ça, même si ça m’inquiète ». « Beaucoup de gens sont comme vous, c’est pour cela qu’on s’est dit qu’aller au-devant des habitants, c’est important, d’autant qu’on a une ville coupée en deux par le Grand Boulevard » rétorque l’élu.
« C’est ça, la vraie vie des maires »
Une habitante arrive avec des pâtisseries maison. « C’est pour accompagner votre café » sourit-elle. Le maire réagit : « La vraie vie des maires, c’est ça ! C’est le bonheur du monde ».
Une maman arrive avec son fils d’une douzaine d’années : « Il a une question à vous poser », dit-elle. « Pourriez-vous faire un skate park près de mon collège, au pied de la passerelle ? Il y a un terrain inutilisé » demande le jeune garçon. « Où ça ? » questionne le maire. La maman donne des précisions : « Au pied de la passerelle, de l’autre côté du boulevard ». Réponse : « On a déjà fait un skate park à la Ferme aux Oies. Tu y vas ? » Le jeune répond : « Oui, parfois ». « Mais c’est loin de chez nous, on va plutôt au skate park de La Madeleine… » dit la maman. « On ne peut pas faire des skates park partout. Cela coûte, et toutes les villes n’en ont pas, on a déjà fait cet effort » précise Bernard Gérard. La maman demande : « Mais que va devenir ce petit bout de terrain ? » « Ce sera un jardin public ».
Sécurité, incivisme, poubelles
Quels sujets abordent le plus les habitants ? Les adjoints présents répondent : « Ce qui revient souvent, c’est la vitesse des voitures, l’incivisme (poubelles, chiens), les demandes de caméras ou de rues à sens unique ».
Le maire remarque : « Mais parfois, c’est juste un besoin de parler. Comme ce monsieur qui venait de perdre son fils. Je lui ai demandé ce que je pouvais faire pour lui. Il m’a répondu que l’avoir écouté était déjà important pour lui… »
Deux fois par mois
Le but est de faire circuler le minibus deux fois par mois, dans un quartier différent à chaque fois. « D’ici quelque temps, on fera le bilan des échanges. Je veux retenir quelques grands axes, peut-être 10 sujets qui intéressent le plus les gens, pour leur apporter des réponses concrètes ».
Le prochain arrêt de la mairie mobile est prévu le 23 avril dans le quartier du Plouy, près de l’église Saint-Louis.
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