Après le Tour des Flandres (105e, à 10’18 ») dimanche 6 avril 2025, Léandre Lozouet poursuit son apprentissage du haut niveau en participant dimanche 13 avril à son deuxième Monument, Paris-Roubaix.
À la veille de cette plongée dans l’Enfer du Nord, le coureur formé à l’UC Bricquebec nous confie ses impressions.
Comment avez-vous vécu votre première expérience sur le Tour des Flandres ?
Ça fait bizarre de dire que j’étais content de terminer une course… Mais oui, en l’occurrence, j’étais très heureux de pouvoir aller au bout. Au regard de mon niveau du moment et surtout du niveau des premiers, c’est déjà une belle satisfaction. J’ai explosé au deuxième passage du Vieux Quaremont. Mais, j’étais déjà en sursis depuis plusieurs kilomètres. Dans l’ensemble, je suis content de ma course.
« Après le Tour des Flandres, j’ai eu mal aux jambes comme jamais »
Comment avez-vous encaissé la distance (270 km), une grande première pour vous ?
Bizarrement, les 6 heures de course sont passées plutôt vite. Mais, j’avoue que j’ai eu mal aux jambes comme jamais ! Du dimanche soir jusqu’au mardi midi, je n’étais bon à rien. Rien que de pédaler une heure était très compliqué. La dépense énergétique, physique et mentale, est énorme sur une course comme ça. Là, ça va mieux, j’ai récupéré. J’ai pu faire une sortie de 4 heures mercredi.
Comment avez-vous vécu émotionnellement le fait de participer à votre premier Monument ?
J’étais trop content d’être au départ. C’est une sensation vraiment particulière d’être au départ aux côtés de ses idoles comme Pogacar ou Van der Poel. La présentation d’équipe était déjà incroyable… Et le jour J, c’était complètement fou ! Il y avait 10 millions de personnes sur le bord de la route. Mes parents et des amis sont venus m’encourager, mais je ne les ai même pas vus tellement il y avait du monde et du bruit. C’est une expérience incroyable. Maintenant, le but est de revenir un jour en pouvant jouer les premiers rôles.
En attendant, vous êtes en train d’emmagasiner beaucoup d’expérience pour l’avenir…
C’est ce que tous les gars de l’équipe me disent. Je remercie le staff de me faire confiance et de me donner l’opportunité de découvrir ces courses mythiques à seulement 20 ans, dès ma première année en World Tour. Cela va me permettre de prendre de la force et d’accélérer mon apprentissage. Je prends de l’avance. Plus je découvre jeune ces courses et plus ce sera intéressant pour mon développement personnel. J’espère même en profiter dès cette saison. Ça fait trois semaines de suite que je participe uniquement à des courses World Tour (Ndlr : Bruges-La Panne, GP E3, Gand-Wevelgem, À Travers La Flandre, Tour des Flandres, Paris-Roubaix). Normalement, ça devrait être bénéfique quand je vais revenir sur des courses de niveau inférieur.
« On va battre un nouveau record de vitesse »
Comment appréhendez-vous Paris-Roubaix ?
Je sais où je mets les roues car j’y ai déjà couru chez les jeunes (ndlr : 3e chez U19, 20e chez les U23). C’est un terrain que j’apprécie, là où je peux exprimer au mieux mes qualités. Mais, dimanche, ça n’aura rien à voir avec ce que j’ai connu. La distance et surtout l’allure vont être différentes. Je pense que les UAE vont vouloir durcir la course très rapidement, peut-être même à 150 bornes de l’arrivée. Je peux parier dessus : on va battre un nouveau record de vitesse…
Dans ce contexte, que pouvez-vous espérer ?
À mon âge, ce n’est pas facile d’exister sur ce genre de courses. En tout cas, je ne m’en sens pas capable cette année, il me manque encore de la caisse comme on dit. Ça viendra au fil des années… Je vais essayer de remplir au mieux mon rôle d’équipier pour Arnaud Démare. Pourquoi pas prendre l’échappée matinale pour ensuite servir de point d’appui ? En tout cas, j’espère faire une belle course et rallier le vélodrome de Roubaix. Pour moi, ce serait déjà beau car Roubaix est la course que j’adore, celle que je regardais gamin à la télévision à l’époque des Tom Boonen, Fabian Cancellara, Peter Sagan…
Quelles sont vos impressions après la reconnaissance du parcours ?
Je suis passé pour la première fois par la Trouée d’Arenberg. Je ne pensais pas que c’était à ce point-là… Les pavés sont disjoints, ça tape énormément. C’est un truc de zinzin ! En course, à 60 km/h, je ne préfère même pas imaginer ce que ça va donner. À côté, le Carrefour de l’Arbre ou Mons-en-Pévèle paraissent beaucoup plus simples.
Avez-vous peur de la chute ?
Ah non, sinon ça ne sert à rien de prendre le départ. J’ai confiance en mon matériel. Je suis juste impatient d’y être !
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