Présidente de l’Entente Parigné Landéan (Ille-et-Vilaine) depuis 6 ans et membre du comité directeur du District 35, Sabrina Malle est engagée depuis 25 ans au service de son club. Entretien.
Votre parcours sportif ?
J’ai joué au foot en jeunes, dans les équipes mixtes jusqu’à 12 ans. Avec un papa footballeur, finaliste de la coupe départementale vétérans avec l’EPL contre Saint-Malo, je suis entrée dans le bureau en 2000. Aujourd’hui, je suis inscrite au Felger traîning et je fais beaucoup de marche.
Les circonstances de votre arrivée à la présidence ?
En 2019, le président Stéphane Pautonnier ne souhaitait pas se représenter. Comme il n’y avait aucun candidat au moment des votes, on s’est retourné vers moi, présente depuis 20 ans et ayant déjà exercé les postes de trésorière et de secrétaire. J’ai fini par accepter. De nos jours, dans de nombreuses assos, il est difficile de passer la main car il y a peu de volontaires. C’est pourquoi on voit poindre de nombreuses co-présidences.
Vos motivations à prendre des responsabilités ?
J’ai toujours aimé le foot et j’ai toujours eu cet engouement pour m’occuper des jeunes notamment. Ainsi, il y a 6 ans, avec le FC Louvigné La Bazouge on a créé le Groupement Jeunes Roc et Forêt. J’ai toujours su trouver de la motivation pour défendre les intérêts du monde sportif rural. C’est le sens de mon engagement au District 35. On n’a pas les mêmes problématiques que les urbains. Par exemple, l’absence de synthétique chez nous complique l’entraînement hivernal.
L’évolution de votre club sous votre présidence ?
À mon arrivée, le club était en D2. Aujourd’hui, avec 100 licenciés, c’est notre 3e saison en D1 et nous avons connu il y a quelques années un pic à 160 licenciés. Nous avons 2 équipes seniors (D1-D3) et toutes nos catégories jeunes pratiquent dans le Groupement Roc et Forêt car nos effectifs du club sont insuffisants. En seniors, nous avons eu très peur l’été dernier avec plusieurs arrêts.
Les changements de mentalité et de comportement que vous avez constatés ?
Là où il y a 25 ans, on pouvait parler d’assiduité, aujourd’hui les licenciés sont consommateurs, c’est à la carte comme dans la société. La violence se développe chez les jeunes, surtout dans les villes. Dans mon club, je fais passer des messages, je veux que les joueurs montrent l’exemple. Ce qu’on voit à la télé déteint sur nos terrains.
Justement, que pensez-vous de la sanction (9 mois) de Fonseca, entraîneur de l’OL ?
Ça me paraît exorbitant, démesuré mais ce sont des choses qu’on ne devrait pas voir et les instances disciplinaires n’ont pas d’autre choix que de passer par là.
Dans l’esprit, c’est le foot loisir qui se développe. L’avenir des championnats est appelé à évoluer avec une diversification des pratiques. À Parigné, grâce aux retombées des JO, j’ai porté le projet d’un terrain de foot à 5 avec lequel je vais tenter de développer le foot en marchant.
Si vous ne reteniez qu’un souvenir de vos 25 années ?
(Après un temps de réflexion) Pas un en particulier, plutôt les nombreuses rencontres enrichissantes de joueurs, dirigeants et instances dirigeantes.
L’avenir de votre club ?
Depuis 2 ans, je me pose des questions. Comme pour les jeunes, il faudra se regrouper. L’été dernier, on a été approchés… Dans les 4 ou 5 années à venir, il ne faudra pas manquer de saisir les opportunités car les jeunes qui arrivent en seniors sont en nombre insuffisant pour étoffer nos effectifs.
Votre succession ?
J’ai annoncé à l’assemblée générale de juin dernier que c’était ma dernière saison. Aujourd’hui, je me pose beaucoup de questions car personne ne veut prendre la relève. De plus, on vit une saison compliquée au niveau des résultats… Je suis donc en réflexion. Je voudrais préparer ma succession en laissant quelque chose de propre et transmettre le savoir acquis depuis de nombreuses années. Je ne garderai que mes fonctions au District puisque j’entame mon 2e mandat. Mais aujourd’hui, ça fait peur aux jeunes de prendre la présidence.
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