Située à une petite trentaine de minutes de Perpignan, La Jonquera (Espagne) est réputée pour faire de bonnes affaires. La ville frontalière a aussi une face plus sombre. Elle est un point de passage presque obligatoire pour les trafiquants de stupéfiants qui arrive d’Espagne. Nombre d’entre eux se servent aussi dans cette commune gangrenée par plusieurs réseaux criminels. C’est notamment le cas d’une famille de Perpignan.
Ils vendaient de l’héroïne à Perpignan
C’est la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN 66) qui révèle l’affaire. Tout démarre à la fin du mois de septembre 2024. Les enquêteurs de la brigade des stupéfiants de Perpignan sont informés du développement d’un « commerce » spécialisé dans la vente de drogue. Et notamment l’héroïne. En France, cette substance se revend entre 25 et 30 euros le gramme.
Cette petite affaire alimentait une trentaine de clients sur plusieurs points de deal de Perpignan. Selon nos informations, c’était notamment le cas sur le boulevard Aristide Briand et l’avenue Foch.
L’enquête menée par la brigade des stupéfiants permet d’identifier les membres de cette organisation : un homme de 34 ans, sa sœur, sa compagne et son ex-beau-père.
Le trafiquant était « sans limite »
Le travail des policiers a permis de comprendre que c’est le trentenaire qui menait la bande. Pour s’approvisionner en héroïne, l’individu multipliait les va-et-vient entre Perpignan et La Jonquera.
Au fil des mois, la santé du suspect s’est lourdement dégradée. Malade, il doit lever le pied. Malgré son état, l’homme, décrit comme « sans limite » par une source judiciaire, garde une emprise sur les membres de son clan.
Entre violences et coups de pression, l’homme à la poigne de fer contraignait sa famille à poursuivre les ventes et faire, à sa place, les allers-retours entre la France et la Catalogne.
Des saisies stupéfiantes pendant les perquisitions
L’engrenage s’est finalement arrêté en fin d’année. Le 16 décembre, les policiers arrêtent un véhicule qui allait emprunter un rond-point sur la D900, au niveau de Villemolaque. La voiture revient d’Espagne. À bord, les agents rencontrent deux personnes, dont le trafiquant de 34 ans. Une fouille rapide permet de mettre la main sur 43 grammes d’héroïne.
« Cette arrestation n’est pas le fruit du hasard, elle découle de longues investigations de la part des enquêteurs », assure la DIPN 66. Après avoir placé le suspect en garde à vue, la police nationale interpelle les trois autres mis en cause dans cette affaire de trafic de stupéfiants. Tous révèlent le calvaire qu’ils vivaient au quotidien.
Lors des perquisitions des différents logements et véhicules des membres de cette organisation, les policiers ont mis la main sur 1,7 kilo de cocaïne, 28 grammes d’herbe de cannabis, du matériel de conditionnement, mais aussi deux armes de poing et des cartouches.
L’organisation familiale jugée et condamnée
Jugé récemment, l’auteur principal de ce trafic a été reconnu coupable de « transport, détention, importation et offre ou cession non autorisée de stupéfiants en récidive ainsi que détention non autorisée d’armes et munitions », énumère la police nationale. Pour ces faits, il a été condamné à trois ans de prison.
Ses complices ont eu droit à un peu plus de clémence. L’ex-beau-père, la sœur et la compagne ont respectivement écopé d’un an d’emprisonnement ferme et un an de prison avec sursis.
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