Home Faits Divers La banale verbalisation d’une voiture met au jour une vaste escroquerie

La banale verbalisation d’une voiture met au jour une vaste escroquerie

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Le jeudi 3 avril 2025, le tribunal de Coutances (Manche) a jugé un homme de 68 ans pour des faits d’escroquerie et de blanchiment, ainsi que sa compagne pour recel et gestion d’une entreprise malgré une interdiction.

Tout commence avec une voiture mal garée

En juin 2023, les policiers verbalisent une Volvo dont le stationnement est gênant. En contrôlant le véhicule, ils découvrent que ses plaques d’immatriculation correspondent à une remorque.

Le conducteur avait donné une adresse à Granville alors qu’il vivait dans un manoir à Saint-Hilaire-du-Harcouët. C’est le début de l’enquête.

Pour acheter ce manoir en 2021, le prévenu obtient un prêt de la Caisse d’Épargne d’un montant de 470 000 euros avec un différé de remboursement de 3 ans pour réaliser des travaux et louer des chambres d’hôtes.

160 000 euros en Thaïlande

Mais, disposant d’une pension de 900 euros par mois, il fournit des faux documents indiquant des revenus de 8 000 euros mensuels et un solde d’environ 70 000 euros sur ses comptes bancaires.

Il revend le manoir deux ans plus tard et disperse l’argent de la vente sur les comptes d’amis et d’autres à l’étranger, dont 160 000 euros en Thaïlande.

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Pour se faire de l’argent, la même technique est utilisée avec des voitures. La Volvo a été louée en contrat longue durée en octobre 2020. Quelques loyers ont été versés, puis il a cessé de le faire.

Des impayés de loyer

Elle a été restituée plus tard. En juillet 2021, il achète une Alpine avec le prêt d’un organisme de crédit obtenu avec de faux documents.

Il la revend deux mois plus tard et dépose l’argent sur un compte en Allemagne. Il achète également une Tesla 103 000 euros en fournissant un faux avis de virement d’une banque étrangère, puis il la revend 93 500 euros quelques mois plus tard.

Deux tentatives dans des agences immobilières de Granville ont échoué, une agence se souvenant d’impayés de loyer, l’autre ayant pu compter sur un service de vérification de documents performant.

Les faits reconnus

À la barre, le prévenu reconnaît les faits. Il explique avoir mal évalué le montant des travaux à effectuer dans le manoir et s’être trouvé en difficulté.

Il a commis ces escroqueries pour se tirer d’affaire mais, étant donné que ses victimes étaient des sociétés, il ne pensait pas avoir à répondre devant un tribunal judiciaire.

Il a souvent eu affaire à des tribunaux de commerce qui l’ont condamné, pour faillite personnelle, à l’interdiction de gérer une affaire. Il assure ne pas aimer la Thaïlande et n’avoir aucune intention de s’y installer.

Sa compagne, une femme de 46 ans, a expliqué ne pas être au courant des escroqueries.

C’est mon mari qui gérait tout. Je ne me suis jamais occupée de rien.

La prévenue

2 ans de prison

Mais elle a profité du train de vie confortable que ce dernier lui offrait. Elle prétend qu’elle ne savait pas qu’elle était gérante d’une société de vente de maroquinerie et que c’est en garde à vue qu’elle avait appris qu’en 2021, le tribunal de commerce de Cherbourg lui avait interdit de gérer une affaire pendant 10 ans.

Le tribunal a condamné l’homme à une peine de 2 ans de prison dont 18 mois avec un sursis probatoire. La partie ferme sera effectuée à domicile avec un bracelet.

Il lui est interdit de se rendre à l’étranger sans autorisation du juge d’application des peines. Il devra verser 72 000 euros à l’organisme de crédit pour l’Alpine.

Les magistrats ont tenu compte de l’emprise exercée sur sa compagne en condamnant celle-ci à une peine de 6 mois de prison avec sursis. Le couple devra rembourser 436 000 euros à la Caisse d’Épargne.



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