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jusqu’à six ans de prison requis à Créteil contre dix personnes pour un trafic de civelle

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Le parquet de Créteil a requis, vendredi 4 avril,  jusqu’à six ans de prison ferme contre dix personnes jugées pour avoir participé à un trafic international de civelles entre la France, le Sénégal et le continent asiatique. Ce dossier « est extraordinaire, en raison des quantités saisies mais aussi du caractère extrêmement abouti des investigations », a souligné la procureure dans ses réquisitions très détaillées qui se sont inspirées d’un parallèle établi lors de l’instruction entre le trafic de ces larves d’anguilles et celui de stupéfiants.

Un réseau « tentaculaire »

Pour cette contrebande de « marchandises prohibées qui prennent de la valeur à chaque franchissement de frontière comme la cocaïne« , elle a requis des peines allant d’un an d’emprisonnement avec sursis à six ans de prison ferme.

Les peines les plus légères ont été requises contre les « petites mains » de cette affaire « aux conséquences extrêmement néfastes »: atteinte à la biodiversité, perte de revenus pour les pêcheurs, conséquence sur le dérèglement climatique…

Le ministère public a demandé cinq et six ans d’emprisonnement ferme contre deux trafiquants chinois sous mandat d’arrêt, considérés comme les têtes d’un réseau « tentaculaire » s’étendant de la façade atlantique française aux marchés asiatiques, en passant par le Sénégal.

Des civelles dans des valises

Au coeur de ce dossier, la saisie en février 2023 dans un entrepôt clandestin du Val-de-Marne de plus de 300 kg de ces alevins de l’anguille d’Europe, espèce protégée depuis 2009 par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Trois ressortissants chinois avaient alors été interpellés, puis un an plus tard trois « mules » malaisiennes étaient arrêtées à l’aéroport de Roissy, avec près de 70 kg de civelles dans leurs valises.

L’enquête a également mis à jour un entrepôt à Dakar, où des gestionnaires chinois sont suspectés d’avoir remplacé le nom de l’espèce menacée par une autre, non protégée par la CITES.

Ce poisson migrateur fait l’objet de braconnage à destination d’élevages en Asie où les civelles se payent « entre 5 000 et 6 000 euros le kilogramme », selon l’Office national anti-fraude (Onaf). La valeur des alevins découverts en France dans cette affaire est estimée par les enquêteurs entre 1,7 et 2,1 millions d’euros.

« Il y a un réel préjudice à l’environnement »

Dans l’ordonnance de renvoi qu’a pu consulter l’AFP, le juge d’instruction estime que les trafiquants « ont a minima tiré des profits à hauteur de plus de 10 millions d’euros avec plusieurs tonnes de civelles transportées ».

Suivant les demandes des douanes exprimées la veille, le parquet a également demandé à ce que des amendes allant de 36 000 à 211 000 euros soient prononcées contre les prévenus.
« Il y a un réel préjudice à l’environnement », a plaidé jeudi Me Sandrine Gélis, qui représente deux associations parties civiles.

La contrebande de l’anguille européenne, protégée depuis 2009, est l’une des causes de la chute en 30 ans de 75% de sa population. En France, sa pêche est très réglementée et fait l’objet de quotas stricts.

La décision est attendue le 10 avril.

Avec AFP



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