Ce jeudi 27 mars 2025, c’était l’heure du réquisitoire au tribunal correctionnel de Béziers, lors du procès des cinq pompiers prévenus d’homicide involontaire pour la mort de Jérémy Beier, en août 2016 à Gabian. Le jugement sera rendu dans la soirée, après les plaidoiries de la défense.
Le procureur adjoint David Durand n’a pas été tendre pour l’ancien directeur du Sdis 34, Christophe Risdorfer en réclamant deux ans de prison dont un an ferme, 30 000€ d’amende et cinq ans d’interdiction d’être pompier volontaire ou professionnel. Il est à la retraite. « La sécurité n’a pas été prise en compte dans l’engagement opérationnel. Tout le monde savait au Sdis de l’Hérault les dysfonctionnements de deux camions-citernes, dont celui où les pompiers ont été piégés, sauf le colonel Risdorfer, coupable d’une faute qualifiée », a t-il lancé.
Dix-huit mois avec sursis, 5 000€ d’amende et trois ans d’interdiction d’exercer ont été demandés contre Michel C., l’ex-adjoint à la logistique, dix-huit mois de prison, dont neuf avec sursis contre Olivier L., dix-huit mois avec sursis, 5 000€ d’amende et trois ans d’interdiction d’exercer contre Franck R. et 12 mois avec sursis, 5 000€ d’amende et trois ans d’interdiction d’exercer contre Gilles M., qui, avant ces réquisitions du ministère public ont été malmenés par les avocats des parties civiles, comme ils s’y attendaient : « On a envoyé ces gamins dans des tombeaux roulants ».
Ils ont déploré que « il y a des absents à la barre » -d’autres officiers du Sdis 34 ont bénéficié d’un non-lieu, à l’instar du Sdis comme personne morale-, plaidant que, « Quand on est chef, on assume, mais dans cette affaire, ce n’est pas le cas. Vous avez répété en garde à vue, lors de l’instruction et ici depuis lundi, que vous ne saviez pas dans quel état se trouvaient deux des quatre camions feux de forêt ». Visant l’ancien directeur du Sdis 34, les robes noires ont dénoncé son attitude d’un « ni responsable, ni coupable ».
Une des parties civiles qui a évoqué l’extrême douleur de la famille de Jérémy Beier, décédé à 24 ans, s’est interrogée : « Est-ce que ces officiers de pompiers auraient envoyé leur fils dans ces camions de la mort ? ». Les avocats de la défense ont pris le relai, avant que les juges ne partent délibérer.
> Le jugement à lire ici demain
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