Si l’interrogation est tellement légitime, c’est tout simplement que l’actuel président de la CdC du Pays de Mortagne-au-Perche (Perche) est dans le jeu politique depuis 1971.
54 ans de présence politique à l’échelon local et national.
Pour une bonne partie des Mortagnais, l’ancien prof d’histoire a toujours fait partie du paysage.
Alors va-t-il décider de quitter la présidence, ou au contraire de repartir au combat pour un nouveau mandat qui s’achèvera après avoir fêté ses 87 ans ?
Des annonces en fin d’année
Des rumeurs assurent tout bas que sa décision serait déjà prise.
Qu’il ne rempilerait pas pour un nouveau mandat de président, qu’il détient depuis 2001.
Mais l’intéressé ne tient pas ce discours.
En toute sincérité, je n’ai pas encore pris ma décision. J’ai pour objectif premier de bien travailler en 2025.
L’ancien député et sénateur laisse planer le doute. Il sait aussi qu’un politique qui annonce trop tôt son départ, n’a plus la même écoute de la part des élus et de ses habitants.
Avoir envie
Il promet de prendre sa décision dans les mois à venir, et de faire des annonces en fin d’année 2025. Sur quels critères va-t-il se baser pour trancher : « La santé et l’envie ».
L’envie, c’est le carburant de Jean-Claude Lenoir.
En 2014, déjà, il avait décidé de quitter ses fonctions de maire et devenait quelque temps plus tard président des affaires économiques au Sénat.
Puis en 2017, il avait lâché le Sénat pour se concentrer sur son mandat local. L’envie était au territoire.
À chaque fois que j’ai pris mes décisions, je l’ai fait assez tardivement. Pour me laisser le temps de la réflexion.
Mais si d’aventure il décidait de laisser sa place, il faudra trouver quelqu’un pour prendre la suite.
« Je sais que personne n’est irremplaçable, et moi non plus. Mais il est certain qu’il faut prévoir l’avenir. Toutefois, à la différence d’un maire qui repart avec son équipe, l’élection du président de la CdC se fait par les conseillers communautaires. C’est tout à fait différent d’une élection municipale. »
Le sac de bonbons
À la fin de son discours de vœux, jeudi 23 janvier 2025, il a cité André Gide, dans Le temps qui passe. Il est question d’un homme qui se voit vieillir et qui veut savourer ses dernières années.
« Je me sens comme ce petit enfant qui avait gagné un paquet de bonbons : le premier, il le mangea avec plaisir, mais quand il s’aperçut qu’il ne lui en restait que très peu, il commença réellement à les savourer profondément ! »
Gide dit vouloir passer du temps « avec ceux qui veulent toucher le cœur des autres » tout en fuyant la médiocrité.
André Gide hors texte
Puis Jean-Claude Lenoir a légèrement remanié la fin du texte de Gide : « J’ai vu qu’il me restait encore beaucoup de friandises dans mon sac. Je suis sûr qu’elles seront autant, sinon plus exquises que toutes celles que j’ai mangées jusqu’à présent… !!!» L’art de brouiller les pistes.
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