Ce dimanche 9 février, Fabio, connu sur les réseaux sociaux sous le pseudo by.extortion, a réalisé un saut aussi impressionnant qu’interdit depuis la tour du Roi René à Marseille.
Un salto de près de 35 m, rien que ça. actu Marseille a rencontré cet amateur de sensations (très) fortes (et dangereuses) suivi par plus d’un million d’internautes.
Son dernier défi
Après avoir enchaîné les sauts spectaculaires un peu partout « entre Carry-le-Rouet et Toulon », Fabio a encore frappé fort, ou du moins sauté haut. Le week-end dernier, c’est à la tour du Roi René, près du Mucem, qu’il s’est attaqué.
Sur internet, il y a marqué que la tour fait 28 m 50, mais c’est impossible. On a calculé à partir du temps pendant lequel je reste dans l’air et il y a, au minimum, entre 33 et 36 mètres.
C’est donc depuis cette hauteur vertigineuse qu’il s’est élancé, avec une assurance déconcertante, après avoir, bien sûr, vérifié la profondeur de l’eau au préalable.
Pourquoi jeter un caillou avant de sauter ? Fabio explique la raison à actu Marseille : « Le caillou reste le même temps que moi dans les airs, qu’importe qu’il fasse 1 kg ou 10 tonnes, c’est scientifique. Du coup, je lance le caillou pour m’imaginer moi sauter et calculer la trajectoire. Dans les lacs, ça peut aussi servir pour casser la surface de l’eau mais dans la mer, avec les vagues cela ne sert qu’à s’imaginer le saut. »
La proximité avec le bord donne également des frissons, pourtant Fabio se veut là encore rassurant : « c’est un effet optique, je suis au moins 4 m du rebord » relativise-t-il.
« Je suis addict à l’adrénaline »
Le plongeur fou n’a pas attendu bien longtemps avant de se lancer dans le vide. À 14 ans déjà, ce Marseillais était accro aux sauts extrêmes. « J’ai passé des caps en sautant de la Corniche, toujours un peu plus haut », raconte-t-il. Mais loin d’être un casse-cou imprudent, il a perfectionné sa technique grâce au trampoline et à la gymnastique. « Ça m’a permis d’atteindre un gros niveau en évitant au maximum de prendre des risques », explique-t-il.
Depuis, il enchaîne les défis. Son saut le plus fou reste celui du 1er décembre, depuis le pont des rails, sur la Côte Bleue, perché selon ses calculs à 50 m au-dessus de la mer. « Je mesure avec un décamètre, comme sur les chantiers », précise-t-il.
Une précision qui n’a rien de rassurant quand on l’entend parler du danger de l’exploit : « Je ne le referai jamais. Ce n’était pas une partie de plaisir, c’était purement du défi, parce qu’en toute humilité, j’avais une chance sur deux d’y passer. »
Une fois encore, une question se pose : comment ses proches réagissent-ils à cette passion ? « Ils me font extrêmement confiance. Ils sont fiers de ce que j’ai accompli et, de toute façon, ils n’arrivent pas à m’empêcher, alors autant me faire confiance même si je suis addict à l’adrénaline », rétorque le jeune Marseillais.
Des projets futurs, encore plus fous
Au vu du niveau de difficulté qui entoure chacun de ses sauts, on pourrait croire que Fabio ambitionne une carrière professionnelle. Mais ne comptez pas sur lui pour décrocher l’or aux prochains Jeux olympiques de Los Angeles :
Ça ne m’intéresse pas du tout, parce qu’il faudrait que ce soit académique, avoir les jambes tendues, sauter en moule-bite… C’est pas mon truc. J’ai toujours eu ma liberté dans les airs et mon style. Je veux garder ça.
Ses objectifs sont tout autres… et bien plus fous. Pas question de se contenter de falaises ou de ponts classiques, Fabio vise désormais des spots encore plus insolites. D’ici la fin de l’année, trois projets l’animent : sauter depuis un hélicoptère, depuis un bateau de croisière et depuis une catapulte géante.
Une pratique risquée, voire mortelle
Évidemment, ses exploits ne sont en aucun cas à reproduire. Sur son compte Instagram, il met d’ailleurs en garde sa communauté sur les risques liés à cette pratique.
Il a notamment publié une vidéo dans laquelle il revient sur ses deux derniers accidents, dont le plus récent, qui lui a valu une hospitalisation en raison de contusions graves aux poumons et de saignements internes.
La prévention autour de ses sauts reste parfois jugée insuffisante par certains, qui estiment que ses vidéos peuvent encourager les jeunes à imiter son comportement à haut risque. Toutefois, le jeune homme répond fermement à ses détracteurs. Selon lui, il ne cherche en aucun cas à inciter les plus jeunes : « Je ne suis pas d’accord sur le fait que je donne des mauvaises idées aux minots. Mettez-les à 20 m de haut, il n’y en a pas un qui sautera. Je ne peux pas influencer une décision aussi grave. »
Au-delà du risque bien réel de blessures graves, voire mortelles – comme en 2022, lorsqu’un homme de 42 ans a perdu la vie après un saut depuis la Corniche – ces pratiques sont strictement réglementées.
Depuis 2006, un arrêté municipal interdit les sauts depuis le littoral marseillais. Les contrevenants s’exposent à une amende pouvant aller jusqu’à 150 euros.
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