Le 3 février 2025 dans l’après-midi, un homme a abandonné une valise cabine sur le parking de l’Intermarché de Cherbourg-Octeville (commune déléguée de Cherbourg-en-Cotentin, Manche).
Un geste suspect qui a eu pour conséquence la rapide mise en place d’un périmètre de sécurité, l’évacuation du magasin et l’intervention du service de déminage de Caen (Calvados).
L’exploitation des images de vidéoprotection a permis d’identifier formellement le propriétaire du bagage qui ne tardera pas à être interpellé par les effectifs de la brigade anticriminalité de Cherbourg.
« Je n’ai rien compris à ce qui m’arrivait. Ils m’ont menotté et conduit au commissariat », explique cet homme de 43 ans, sans domicile fixe.
Il indique ne pas avoir déposé intentionnellement son bagage dans le but de nuire et nous livre ses explications.
« Je voulais m’en débarrasser »
« Je me suis garé sur une place matérialisée sur le parking d’Intermarché. J’ai mis ma carte de stationnement pour handicapé bien en vue. Je suis resté quelques minutes à l’intérieur de mon véhicule pour répondre au téléphone. De là, je suis sorti de ma voiture. J’ai voulu prendre un sac plastique pour aller faire des courses. J’ai vu la valise qui m’encombrait. J’ai voulu m’en débarrasser. J’ai regardé autour de moi, il n’y avait pas de poubelle. Je l’ai abandonnée derrière le petit muret pour ne pas gêner un client qui voudrait se garer. »
Et de poursuivre : « Je suis ensuite rentré faire mes courses. J’ai acheté un paquet de céréales. Après ça, je suis ressorti du magasin. Je me suis dit : c’est bon. La valise était toujours là, au même endroit où je l’ai posée. Je ne me suis pas inquiété et j’ai quitté les lieux. »
Il sera interpellé à 17 h 15 rue du Léon, aux Provinces.
Connu des services de police pour des faits de droit commun, il a été interrogé.
« Ils m’ont expliqué les raisons de mon interpellation. Je ne comprenais pas. Je leur ai détaillé ma journée. Ils m’ont demandé si j’avais été payé pour faire cela, si je n’avais pas un différend avec certains employés du magasin. Je leur ai répondu que non, que je suis client. Là-bas, je fais mon plein d’essence, je passe à la pharmacie chercher mes médicaments. Cela m’arrive de faire mes courses. »
Il a précisé ne pas connaître le véhicule du directeur du magasin devant lequel il avait déposé la valise : « Je leur ai aussi dit que la valise était vide. Que je pouvais aller la récupérer si besoin. Ils m’ont dit avoir un protocole à respecter, plan Vigipirate oblige, et que les démineurs étaient en route. »
À l’issue de son audition, l’homme s’est vu remettre une convocation en justice pour l’audience du 6 mai où il sera poursuivi pour abandon illégal de déchets sur un lieu public ou privé.
Il tentera alors d’apporter quelques éléments de réponse aux magistrats qui auront à statuer sur son sort.
Incivilité
L’homme dit aujourd’hui regretter son geste : « Si seulement je pouvais revenir une fraction de seconde en arrière ! Je le reconnais, c’est une incivilité, j’ai eu tort. Je ne pensais pas à mal, et, au final, vous voyez l’ampleur que ça prend, les conséquences que cela a générées : les clients évacués, le commerce fermé, le manque à gagner, la venue du service de déminage, les routes bloquées… »
Et de conclure. « Je n’aurais jamais dû abandonner cette valise à cet endroit. J’aurais dû la déposer dans une déchetterie ou trouver une poubelle », déplore le quadragénaire.
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