Pour arriver au Parc Chanot de Marseille ce vendredi 21 février, les novices n’ont pas eu besoin de Google Maps. Dans les rues ou le métro, il leur a suffi de suivre les perruques fluo des cosplayeurs. Encore jusqu’à dimanche, à l’occasion de la Japan Expo, le site va fourmiller de ces fans de mangas et de dessins animés, jusqu’à adopter l’apparence de leurs héros.
Un rendez-vous qui sera même le théâtre d’un très sérieux concours, un championnat même, samedi, avec les sélections françaises du World Cosplay Summit 2025.
Kitsu, Égéria et Augustin iront en simples spectateurs. Se frotter aux pros du cosplay, c’est « encore trop tôt » pour ces « amateurs » qu’actu Marseille a rencontrés. Ils racontent cette passion dévorante qui demande du temps et de l’argent.
Un (e) Emporio Ivankov plus vrai que nature
Passé les portes du palais Phocéen ce vendredi 21 février, en plein cœur du parc Chanot, on se frotte les yeux, pour y croire. En chair et en os, des héros de manga se croisent dans des effluves de poulet frit « Karaage ». La Japan Expo de Marseille est bien ouverte !
actu Marseille tombe sur un(e) Emporio Ivankov plus vrai que nature. La couronne, les cils exagérément dessinés. Rien n’a été oublié pour mimer le/la fameux(se) « queen » du manga One Piece. Sous la perruque et le « make-up », c’est en fait Égéria. Une fan montpellieraine du cosplay, jeune doctorante de 28 ans dans le civil.
« On était au Toulouse Game Show il y a peu et on est aussi allé à la Japan Expo de Paris. C’est une passion qui nous fait faire du tourisme », glisse-t-elle. « Et qui prend du temps et de l’argent », complètent, à ses côtés, son compagnon Augustin et Maéva, alias Kitsu, une amie. D’ailleurs, dans les allées de la Japan Expo de Marseille, on trouve de tout, dans toutes les couleurs et à tous les prix, pour devenir le parfait cosplayeur.
« Des heures de sommeil » et des euros en moins
« On achète des costumes, mais la plupart du temps on bricole tout nous-mêmes », explique Kitsu, qui s’est glissée dans la peau de Raven, du dessin animé américain Teen Titans, ce vendredi 21 février. « On fait ça quand on peut, le week-end et même la nuit. On perd beaucoup d’heures de sommeil. Mais, on assume, c’est une vraie passion », chuchote la jeune femme de 27 ans, cosplayeuse depuis qu’elle en a 15.
Un loisir, une passion et un investissement. Dans tous les sens du terme. D’autant plus que ces adeptes dépensent aussi pour les mangas qu’ils dévorent avant de s’en inspirer.
« Il faut compter environ 200 euros pour créer une tenue, détaille Maéva, qui travaille parallèlement sur une thèse. C’est un budget, sachant qu’on en fait beaucoup. Il faut acheter le tissu, les accessoires, tout le matériel de couture, la colle et surtout les perruques. On essaie de mutualiser certaines dépenses entre nous pour faire baisser la note. »
Pour son cosplay d’Emporio Ivankov, Égéria a même passé des heures à « strasser » un micro acheté sur Internet. « C’est minutieux, mais je me régale en voyant le résultat », sourit-elle.
« On s’auto-alimente » dans ce loisir
Pour Augustin, en Starkiller, le héros du jeu vidéo Le pouvoir de la force, de l’univers Star Wars, l’investissement, au moins financier, est moindre. Un harnais customisé et des sabres lasers, certes, mais pas de perruque, ni de maquillage. « De mon côté, j’en suis à 100 euros par tenue. Ce qui est déjà une certaine somme », reconnaît-il.
S’il jongle avec « la force » dans son costume intergalactique, à la ville, le jeune homme de 28 ans a lui aussi une occupation beaucoup plus terre à terre. Il faut bien mettre du beurre dans les épinards. « Je teste des appareils électriques pour vérifier qu’ils ne soient pas dangereux pour les gens », résume ce salarié de 28 ans également passionné par son boulot.
Lui et Égéria, en couple depuis 7 ans, ont commencé le cosplay chacun de leur côté, bien avant de se rencontrer. « Et, depuis, on s’auto-alimente », rigole la jeune femme. Tous les trois sont tombés dans les dessins animés et les mangas lorsqu’ils étaient enfants. Et les héros qu’ils regardaient à la télé, ils ont décidé de les incarner.
« Le plaisir d’incarner des personnages »
La passion pour le cosplay est brûlante. Mais alors qu’est ce qui les fait autant vibrer dans ce loisir que certains pourraient juger enfantin ? « C’est le côté créatif avant tout, répond Kitsu. C’est très complet : la couture, la customisation des perruques, le maquillage, la fabrication des accessoires et la mise en scène des photos qu’on partage ensuite sur nos réseaux sociaux. Évidemment, il y a aussi le plaisir de jouer des personnages. »
On nous demande aussi de faire des photos. Et c’est très de satisfaisant de voir les étincelles dans les yeux des gens, des enfants surtout. L’interaction avec le public est intéressante. Dans ces événements où le cosplay a une place importante, on rencontre des personnes qui ont les mêmes passions.
D’ailleurs, Kitsu, Égéria et Augustin sont interrompus dans leur entretien avec actu Marseille ce vendredi 21 février : des visiteurs de la Japan Expo de Marseille veulent repartir avec un selfie-souvenir à leurs côtés. Un encouragement de plus, pour ceux qui n’en avaient pas vraiment besoin, à continuer à s’investir encore dans le cosplay.
Indéfiniment ? « Il n’y a pas vraiment de limite d’âge, répond le Starkiller du jour. Il y a des personnes âgées qui en font toujours. Il faut juste choisir des personnages adaptés. »
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