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« Jamais perdre de vue d’où l’on vient »

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Place 102, dans le bas de l’hémicycle de la Chambre haute, David Margueritte a son espace, et commence à faire son trou au sein de la majorité sénatoriale.

Les conseils de Gérard Larcher

Philippe Bas, qui avait le souci que sa succession se passe bien, l’a conseillé. Sur la présence de l’élu cotentinois dans le sud du département, dans la façon de travailler les dossiers au Sénat.

On ne saute pas dans un train en marche sans s’appuyer sur ceux qui en connaissent les compartiments. C’est selon ce principe qu’il a bâti son équipe de collaborateurs.

Les conseils de Philippe Bas, peut-être les messages qu’il a pu passer, m’aident à avoir aujourd’hui des responsabilités dans la maison. Quand on a une nouvelle fonction, je crois qu’il faut la prendre avec beaucoup d’humilité. Jamais perdre de vue d’où l’on vient, et à qui on le doit. Dans cette période, les conseils d’Hervé Morin et de Philippe Gosselin ont également beaucoup compté. Ma proximité avec Béatrice Gosselin est un atout. Nous avons la chance d’être complémentaires. Elle est très connue et appréciée, au Sénat et sur le territoire.

David Margueritte, sénateur LR de la Manche

Il y a quelques jours, Gérard Larcher lui a accordé une heure en tête à tête. Le président du Sénat l’a informé sur le fonctionnement de la majorité et l’a conseillé sur certaines spécialisations.

« Le Sénat est comme je l’imaginais, commente l’élu. Les débats sont de fond, de qualité. Le respect est une règle intangible. J’apprécie beaucoup ce mode de fonctionnement. »

Il a intégré la prestigieuse et très demandée Commission des lois, où siégeait Philippe Bas. Il faut parfois attendre plusieurs mandats avant de s’y installer.

Arrivé sur la pointe des pieds au Sénat (voire en les traînant un peu) après le départ de Philippe Bas au conseil constitutionnel, David Margueritte cherche ses nouveaux équilibres. Devenir parlementaire presque du jour pour le lendemain ne s’apprend pas. Cela s’appréhende. Le Sénat n’est pas forcément un rêve, mais toujours un honneur.

Sur le terrain, il faudra du temps localement avant d’être moins lié à l’Agglo dans l’esprit des gens. Au sein du groupe majoritaire, les conditions de son arrivée ont été comprises. D’autant que d’autres ont vécu des cas similaires.

Dans le Cotentin, beaucoup ont cru, y compris mes voisins, que j’allais déménager. Beaucoup pensent qu’être sénateur, c’est être à Paris tout le temps. C’est une perception que je vais m’efforcer de corriger par une présence accrue sur le terrain.

David Margueritte

Une expérience d’élu à partager

Le Sénat a ses codes, ses mécaniques et ses caciques. L’hémicycle et les Questions au gouvernement (deux minutes, montre en main, pour interpeller les ministres), sont les facettes les mieux connues du grand public. Être désigné par son groupe est une marque de confiance.

Les places sont chères. Il faut, habituellement, attendre son tour plusieurs mois, au moins. Il y a quelques jours, David Margueritte a interrogé Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, sur des enjeux d’orientation et de formation, proches de ceux pour lesquels il a mouillé la chemise pendant plusieurs années, à la vice-présidence de la Région.

Président du Cotentin il y a encore quelques semaines, il a été élu par ses pairs comme secrétaire de la mission d’information sénatoriale sur le bilan de l’intercommunalité dix ans après l’adoption de la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République).

Nombreux étaient ceux qui souhaitaient y participer, en raison de son intérêt. Derrière une mission d’information, il y a pour l’élu manchois la possibilité de défendre une vision favorable au fait intercommunal, en faisant valoir le modèle du Cotentin.

Depuis quelques semaines, j’ai la chance de pouvoir être perçu dans cette singularité d’expérience pratique. Je m’inscris dans les pas de Philippe Bas, mais cette continuité, je veux l’inscrire aussi avec ce que j’ai appris sur le terrain. Tant ce que j’ai appris à l’Agglo ou à la Région, avec des sujets liés à des collectivités. Tant sur des sujets qui m’intéressent beaucoup, comme les questions régaliennes. Le sens de pouvoir devenir parlementaire, c’est de porter ces sujets au niveau national, ou de le faire évoluer.

David Margueritte, sénateur LR de la Manche

Il y a quelques mois, à la tête de l’Agglo, il s’inquiétait de l’absence de différenciation des territoires quant à l’application du Zéro artificialisation nette (ZAN). Quelques jours après son entrée au palais du Luxembourg, il vote en faveur de la loi Trace, qui l’assouplit.

Les discours construits

Le travail des sénateurs, et ils se plaisent à régulièrement le souligner, évite les postures partisanes, désastreuses pour la démocratie. Avec leur expérience d’élu, ils doivent dire ce qui est possible ou non, au moment d’appliquer sur le terrain une loi votée à Paris. Et ce, avec un grand pouvoir d’expertise.

Il y a quelques jours, la présidente de la Commission des lois lui a proposé d’être rapporteur de la proposition de loi tendant à confier à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) certaines tâches d’accueil et d’information des personnes retenues en centre de rétention administrative.

Elle a estimé que son parcours politique et professionnel pouvait justifier qu’on lui confie ce texte-là rapidement. Si, dans le Cotentin, il n’a pas encore trouvé un lieu pour installer sa permanence parlementaire, tout va décidément très vite à Paris.

Les discours construits, qui sont appréciés aujourd’hui, sont des discours profondément connectés à la réalité du terrain, et que celui qui les porte est quelqu’un qui les a éprouvés. Par exemple, je pense qu’à l’époque, on ne pouvait pas faire la réforme des collectes ménagères à l’Agglo sans avoir fait plusieurs tournées avec les agents. Cela permet de mieux comprendre le système. Au Sénat, la possibilité d’auditionner de nombreuses personnes, venues d’horizons différents, avec un pouvoir d’enquête et de contrôle, est une chance de pouvoir forger une conviction. Je revendique qu’elle ne puisse pas relever de la posture. C’est la voix que je veux faire entendre, avec d’autres, au Sénat.

David Margueritte, sénateur LR de la Manche



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