L’homme, âgé de 41 ans, s’est avancé vers la barre du tribunal correctionnel de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) d’une démarche assurée, jeudi 6 février. Puis, il a posé nonchalamment ses coudes sur la barre des prévenus, avachi.
Il lui est reproché d’avoir agressé sexuellement son ex compagne, avec laquelle il partageait encore le même logement, mais aussi le même lit qu’il refusait de quitter.
Le 24 août 2024, peu après 23 h, la victime fait appel aux gendarmes. Son ex l’a touchée sans son accord. C’est la troisième intervention des forces de l’ordre à ce domicile en trois jours.
Ivre pendant 15 jours
D’après la victime, son ex conjoint est ivre depuis une quinzaine de jours. Lorsqu’il est dans cet état, il se montre irrespectueux et sollicite des relations sexuelles.
Une demi-heure après l’arrivée des gendarmes, l’homme présente une alcoolémie qui avoisine les 2 g.
« J’ai commencé à boire dès mes 14 ou 15 ans. Mes parents sont vignerons. » L’homme ajoute qu’il est abstinent depuis octobre dernier et qu’il l’a même déjà été durant quatre années précédemment.
« Vous êtes au plus bas »
La présidente a ensuite décrit les scènes d’agressions sexuelles. Le prévenu affiche alors un sourire. Cela a eu pour effet de déclencher une vive réaction de la part de la magistrate. « Cela vous fait rire ? » « Il n’y a rien eu », selon lui.
« Vous niez avoir fait cela ? » Le prévenu s’est enfoncé : « Non, mais j’avais envie de faire l’amour. »
Après un rappel sur ce qu’est le consentement, la magistrate a paru totalement dépitée par le comportement et les réponses apportées par le prévenu. » En matière de respect des femmes, vous êtes au plus bas ! »
Le Ministère public a requis une peine de 8 mois d’emprisonnement avec sursis.
Le prévenu quitte l’audience
La parole a été donnée au prévenu en dernier. « C’est pas méchant ce que j’ai fait. Mettez-moi huit mois en prison si vous voulez ! » Avant de quitter précipitamment la salle d’audience.
Le tribunal s’est retiré pour délibérer. Le prévenu a été reconnu coupable. Il est condamné à un an d’emprisonnement assorti d’un sursis probatoire de deux ans, avec obligation de travail et de soins.
S’ajoute à cela, l’obligation de suivre un stage de lutte contre le sexisme et de la sensibilisation à l’égalité entre les hommes et les femmes.
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