« Quand on est rentré dans la maison, au début on a cru qu’on s’était fait cambrioler. » À leur retour de vacances le samedi 1er février 2025, en fin d’après-midi, Nina et Stanislas retrouvent leur pavillon sens dessus dessous, rue Pasteur, au Havre. « Puis on s’est aperçus qu’on voyait le jardin au niveau du mur du fond, dans le salon, alors qu’il n’y pas de fenêtre, et qu’un énorme rocher était tombé et avait éventré la maison« , raconte Nina.
Un drame évité, une interdiction d’habiter la maison
Un mur de la façade nord du logement non mitoyen devant lequel se trouve notamment un canapé.
C’est sur ce canapé que mon bébé de 3 mois, Arthur, fait la sieste.
Le drame a donc été évité de peu pour cette famille havraise…
Tout de suite, le couple de 33 ans appelle les parents de Nina chez qui ils ont trouvé refuge depuis. « On s’est dit qu’on n’allait pas rester là. » Avant de quitter leur logement, ils prennent des photos pour l’assurance et quelques affaires.
Dès le samedi soir, ils déclarent le sinistre en ligne sur le site de leur assurance. « Le lundi, nous les avons rappelés au regard de l’urgence. » Mais l’assurance rétorque ne rien pouvoir faire sans une reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle.
Ce même jour, Nina et Stanislas contactent également la Ville du Havre pour signaler l’événement. « Ils ont été super », souligne la jeune femme. Après s’être rendue sur place, et « dans le cadre de ses pouvoirs de police, la Ville du Havre, a sans délai pris un arrêté d’interdiction d’habiter pour la maison impactée par la chute du bloc rocheux », indique la municipalité.
La maison d’une vie pour le couple
Achetée en octobre 2023, cette maison, c’est celle d’une vie pour la famille. « On a tout rénové avant d’emménager en mars 2024, confie Nina. On y a mis toutes nos tripes, ça fait mal au cœur. »
Une situation perturbante également pour Léonard, 3 ans. « Il nous demande pourquoi on ne répare pas le trou dans la maison, pourquoi on vit chez papy et mamie. » Aujourd’hui, la famille est donc dans l’attente d’une solution de relogement dans un premier temps, avant d’espérer regagner son domicile.
Un diagnostic à la demande de la Ville du Havre
« Dès le 4 février, nous avons fait une demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle (CATNAT) auprès des services de l’Etat qui ont mandaté le BRGM (bureau des recherches géologiques et minières) pour réaliser un diagnostic. C’est sur la base des conclusions de ce rapport que l’Etat accordera ou non la reconnaissance CATNAT », précise la Ville du Havre à 76actu.
« En parallèle, la Ville a sollicité le fond Barnier (FPRNM) pour permettre d’être subventionné pour le relogement (à 100 %) de la famille ainsi que pour la réalisation d’une mission d’un BET (à 50 %) intégrant un diagnostic et une étude destinée à définir les mesures nécessaires pour mettre fin à l’imminence du risque », ajoute la municipalité.
Les dossiers sont en cours de constitution.
Si le cas de ce couple est isolé rue Pasteur, les incidents se multiplient au Havre ces derniers mois. Dernier exemple en date : rue Cassini. Le 9 janvier 2025, le mur de soutènement d’une copropriété s’était effondré, nécessitant l’évacuation d’un immeuble.
Et en 2024, c’est la rue Félix-Faure qui avait été le théâtre de l’effondrement d’un mur.
« La météo est un facteur important », indiquait Olivier Debray, expert spécialisé en bâtiment et travaux publics au Havre, interrogé par 76actu il y a quelques semaines.
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