Un homme de 23 ans a été jugé par le tribunal du Mans (Sarthe) pour avoir tiré sur un homme au Mans, le 4 août 2022.
Face au tribunal, un jeune homme de 23 ans, au visage d’ange, de taille moyenne et plutôt mince, vêtu d’un élégant jogging bleu et blanc de marque, reconnaît les faits qui lui sont reprochés mais assure qu’il n’a pas eu d’autre choix. Ce que la justice lui reproche, c’est d’avoir tiré sur un homme dans le quartier des Sablons au Mans — un homme lui-même recherché. Le prévenu a finalement été interpellé le 11 avril 2024.
« Il faisait de la boucherie, il donnait des coups de pied à la tête d’un mec »
Les faits remontent au 4 août 2022. Le prévenu se fait agresser par la victime, accompagnée d’autres personnes, dans le quartier des Sablons, sur fond de trafic de drogue.
« Il faisait de la boucherie, il donnait des coups de pied à la tête d’un mec », déclarera plus tard un témoin aux enquêteurs à propos de l’agresseur. La personne au sol, qui reçoit ces coups, finit par sortir une arme à feu – « comme celle des policiers », dira un autre témoin – avant de faire feu à quatre reprises, selon les témoins. Touché au bras, l’homme qui donnait les coups de pied se rendra le lendemain au centre hospitalier d’Angers pour y recevoir des soins, tout en donnant une version mensongère sur l’origine de sa blessure par balle. La veille, il avait pourtant publié une vidéo dans laquelle il se vantait d’avoir « pris une bastos », tout en promettant un « match retour »…
«Quand vous vous mangez des penaltys dans la tête, vous voyez flou »
« J’étais dans le flou, j’étais dans le gaz. Quand vous vous mangez des penaltys dans la tête, vous voyez flou », a déclaré le prévenu, qui assure avoir utilisé son arme pour se défendre.
« C’est un méchant, ce n’est pas un joueur de cartes », a-t-il ajouté à propos de la victime, absente à l’audience et faisant l’objet de recherches.
Déjà connu de la justice, le prévenu a nié toute implication dans un trafic de drogue, mais a reconnu – en plus de la possession illégale d’une arme à feu chargée – avoir vendu des munitions.
« Ce tir n’est pas proportionné »
« Ce tir n’est pas proportionné », a estimé le procureur, qui a requis une peine mixte de trois ans de prison, dont un an avec sursis et deux ans ferme, assortis d’un mandat de dépôt.
Me Jonathan Proust, avocat du prévenu, a pour sa part évoqué une « riposte pour se défendre d’une attaque injustifiée » et a souligné que son client n’avait, selon lui, « pas d’autre solution » pour faire cesser son agression. Il a plaidé pour une peine adaptée.
18 mois de prison
Reconnu coupable, le prévenu a été condamné à une peine mixte de 18 mois de prison, soit 10 mois avec sursis et 8 mois ferme sous bracelet électronique.
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