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il tente d’étrangler sa compagne devant témoins mais n’est « pas violent »

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On ne manque pas de témoins dans cette affaire de violences conjugales. Des violences survenues lors d’un dîner arrosé, à Dinard, le 31 mars 2025, et que le prévenu persiste à nier lors de son jugement en comparution immédiate, au tribunal de Saint-Malo. Ce trentenaire a pourtant été vu ce soir-là, par la cousine de la victime, en train de lui faire une clé d’étranglement, à deux reprises.
Un autre participant au dîner a vu Marie (prénom modifié) revenir de la chambre avec « le coup marqué de blanc, en pleurs, qui toussait ». Une voisine de palier l’a entendue crier au secours et demander à son conjoint de ficher le camp.

« Elle sait se battre »

Il faudra un autre habitant de l’immeuble pour le sortir de l’appartement. Mais il restait hystérique, menaçant, alors la jeune femme est sortie pour tenter de le calmer. Peine perdue, il lui a mis un coup au visage au point de la faire saigner du nez. Marie s’est défendue… et pour un peu ce serait lui la victime : « Elle m’a frappé, j’ai toujours ma douleur dans le crâne, je n’ai pas vu de médecin et personne ne s’en soucie. Elle sait se battre […] Moi, je ne suis pas violent. »

Il jette les bouteilles par la fenêtre

Au moment des faits, qui ont valu 14 jours d’ITT à Marie, il avait une alcoolémie de 1,7 gramme par litre de sang. Il avait bu du rosé et du whisky. La seule chose qu’il reconnaît, c’est d’avoir jeté les bouteilles par la fenêtre, « pour que plus personne ne boive, c’était fini la soirée ». Celle-ci, selon lui, ne s’était pas si mal passée : « De base, j’étais joyeux, c’est après, quand elle m’a dit des choses, que j’ai vrillé. » En fait, il n’a pas supporté les doutes qu’elle avait exprimés quant à leur avenir amoureux. « Elle ne savait plus ce qu’elle voulait. Et moi je suis quoi, un jouet ? »

« Vous dites que vous avez vrillé, mais ça s’est traduit comment puisque vous dites n’avoir rien fait ? » interroge Me Guillaume Faist pour la partie civile. Pas de réponse si ce n’est un « je sais pas ».

Angoisses

Il n’y a que Marie qui parviendra à l’émouvoir en prenant la parole. Elle n’en rajoute pas, veut surtout qu’il entame des soins. « Je sais qui tu es en dehors de tout ça, je t’aime beaucoup, ça ne changera pas. » Pour autant, elle ne veut plus qu’il l’approche, ni elle ni ses enfants.

Elle risque d’avoir des séquelles physiques suite à cet épisode, qui lui vaut aussi des angoisses continuelles. Le voir nier les faits à l’audience, dit-elle, « ça me fait mal, mais je n’arrive pas à lui en vouloir ». Lui non plus, visiblement : « Même si c’est fini, je l’aimerai quand même, ça changera pas. »

Six mentions au casier

Son casier judiciaire fait état de six mentions entre 2020 et 2023. Deux, déjà, pour violences conjugales, qu’il ose nier aussi. Il s’agissait pourtant de compositions pénales dont on ne peut bénéficier que… si on a reconnu les faits.

La substitut du procureur de la République lui reproche de « ne pas faire face aux faits clairs et objectifs qui lui sont décrits ». Ses propos et son attitude « laissent craindre une récidive ». Aussi elle requiert 30 mois de prison dont 12 avec sursis probatoire pendant deux ans.

« Une version entendable »

Me Chloé Nonorgue, pour la défense, formule une demande de relaxe, avançant que la version de son client est « entendable » et qu’il « n’est pas la personne décrite dans la procédure ».

Le tribunal estime pour sa part avoir suffisamment d’éléments prouvant sa culpabilité. Il prononce une peine de 24 mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans, lui imposant de suivre des soins, de travailler, de réparer les dommages causés. Dans l’immédiat, il est maintenu en détention. Il a interdiction d’entrer en contact ou de paraître au domicile de sa victime.



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