Une justice plus efficace y compris pour les délinquants mineurs, une volonté de « turbuler le système », pourquoi pas une « primaire ouverte » en vue de la prochaine élection présidentielle… et une candidature à demi-mot pour 2027 ?
Dans un entretien accordé au Parisien – Aujourd’hui en France mercredi 12 février 2025, le ministre de la Justice Gérald Darmanin semble dévoiler ses ambitions pour les prochaines années.
J’ai envie de construire un projet ambitieux pour mon pays. Mais soyez certains que d’une manière ou d’une autre, je participerai à l’élection présidentielle.
« Une primaire ouverte, la plus large possible »
À deux ans de la remise en jeu de l’Élysée, Gérald Darmanin semble déjà se positionner – prudemment, certes, en appelant d’abord à ce « qu’un seul candidat puisse s’imposer naturellement d’ici la prochaine présidentielle » et à mettre en place une « primaire ouverte, la plus large possible ».
C’est d’ailleurs l’option qu’il affirme privilégier, puisque selon lui, « aucun Français ne nous pardonnerait d’avoir plusieurs candidats à l’élection présidentielle au premier tour ». Et si aucun candidat ou une candidate n’arrive à sortir du lot ?
Et si jamais une personnalité ne parvient pas à se dégager, comme l’ont réussi Emmanuel Macron ou Nicolas Sarkozy en leur temps, il faudra forcément un processus de départage.
Occuper le terrain (et gérer son propre mouvement politique)
Gérald Darmanin veut voir son arrivée à la tête de la Justice – lors du dernier remaniement du 23 décembre 2024 – comme une manière de relancer son image après son passage au ministère de l’Intérieur.
Contrairement à son prédécesseur Didier Migaud, il occupe le terrain, multiplie les annonces et les prises de position (parfois clivantes), comme la question du droit du sol, l’immigration ou une lutte exemplaire contre le narcotrafic.
Fin septembre, le lancement de son propre mouvement politique baptisé « Populaires », a fait couler beaucoup d’encre. Certains voient dans ce « lieu de réflexion » un socle pour lancer un programme présidentiel…
Faire de l’ombre à Bruno Retailleau ?
Objectif aussi : empêcher son successeur Bruno Retailleau de lui faire (trop) d’ombre ?
D’après Frédéric Dabi, directeur de l’Ifop interrogé par l’AFP mercredi 12 février 2025 soir, Bruno Retailleau est en tout cas devenu « incontournable » à droite… au point de séduire les sympathisants RN qui « parlent la même langue ».
La remarque du genre : « Il parle beaucoup, mais sans résultat » n’émerge pas pour l’instant, alors qu’elle était apparue assez vite pour son prédécesseur Gérald Darmanin.
L’actuel ministre de l’Intérieur a d’ailleurs annoncé mercredi être candidat à la présidence du parti Les Républicains (LR), dans un courrier adressé aux militants.
Avec AFP.
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