Il y a quelques semaines, David Margueritte, président de l’Agglo du Cotentin, a annoncé son intention d’engager les longues démarches pour que la gare maritime transatlantique de Cherbourg soit inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.
Lors de la cérémonie des vœux de Cherbourg-en-Cotentin (Manche), Benoit Arrivé, le maire, y est aussi allé de sa proposition quant à l’attractivité et le rayonnement du territoire.
Je ne vais pas paraphraser Tocqueville mais je crois que nous avons le devoir d’être raisonnablement ambitieux pour cette ville et ce bout de terre.
L’idée
À la fin de son discours de vœux, vendredi soir, Benoit Arrivé s’est déclaré favorable à ce que le Cotentin porte une candidature culturelle.
« Puisque le président du Cotentin a une bonne idée pour la ville, en bon camarade, je me permets de lui en soumettre une pour la communauté d’agglomération : pourquoi ne pas faire du Cotentin la capitale française de la culture en 2030 ? Après Villeurbanne en 2022 et le Pays de Montbéliard en 2024, je pense que notre presqu’île aurait toutes ses chances. Les arguments ne manquent pas pour briguer ce label promis aux territoires français qui veulent se distinguer. »
Le label
Créé en 2019, le label « Capitale française de la culture » est attribué par le ministère de la Culture à une ville ou une intercommunalité.
Ce label récompense la valorisation du patrimoine, la transmission culturelle et artistique, mais aussi la mobilisation des habitants et des artistes.
Décernée pour une durée d’un an, la labellisation concerne les communes ou groupements de communes de 20 000 à 200 000 habitants.
Plus de 700 manifestations culturelles ont été organisées à Villeurbanne durant l’année de sa labellisation, en 2022. Celles-ci ont réuni plus de 700 000 personnes.
En 2024, Pays de Montbéliard Agglomération avait proposé un programme transdisciplinaire sur l’ensemble des 73 communes de l’agglomération, avec « une volonté forte d’irrigation et de maillage du territoire ».
Les arguments
Selon Benoit Arrivé, les arguments du Cotentin ne manquent pas à l’heure de briguer ce label, si le territoire le souhaite.
Son patrimoine, ses paysages, l’apport de Tocqueville à la démocratie dans le monde, une histoire géologique extraordinaire, la conquête de l’Angleterre par les Normands commencée depuis les rives du Val de Saire, nos abbayes et les prémices de l’organisation administrative contemporaine, l’architecture du Versailles normand, la porte des Amériques…
Avant d’évoquer également « la dynamique contemporaine de création » avec Thomas Jolly, responsable des cérémonies d’ouverture et de clôture des JO de Paris 2024 qui a fait ses premières armes au théâtre à l’Italienne.
Ou Gaelle Choisne, jeune plasticienne née à Cherbourg qui vient de recevoir un prix international…
La démarche
D’après les dossiers des précédentes candidatures sur ce label, l’estimation du montant total de l’enveloppe financière à mobiliser est de l’ordre de dix à vingt millions d’euros, avec une structure budgétaire répartie entre la collectivité (Ville et/ou Agglo, la Région (voire le Département), l’État, le privé (mécénat et sponsoring) et les recettes propres.
Un dossier doit être monté, avant passage devant un jury de désignation composé de professionnels du milieu culturel l’année précédant l’événement. 29 collectivités ont candidaté en 2022, 6 territoires pour 2024.
Selon le règlement, huit critères d’attribution sont mis en avant : caractère innovant, assurance de la transmission artistique et culturelle, participation des habitants, rayonnement et coopération internationale, accessibilité à l’égard des personnes en situation de handicap, solidarité territoriale, capacité de mise en œuvre et inscription dans la durée.
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