Lors de sa comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire jeudi 13 février 2025, le détenu de 37 ans regrette vivement, se dit, à maintes reprises, désolé des faits commis le 31 janvier dernier. Pourtant, ce jour-là, c’est bien lui qui s’est jeté dans la gueule du loup. Il est environ 15 h, lorsque, dans leurs jumelles, les gendarmes à moto remarquent la vitesse excessive d’une Peugeot 406, sur la voie express, à hauteur de Savenay (Loire-Atlantique) : 134 km/h au lieu de 110. Ils s’approchent et veulent contrôler le chauffeur. Les choses se compliquent.
« J’ai foutu en l’air tous mes efforts »
Le conducteur multiplie les infractions (dépassement à droite, demi-tour brusque au musoir Vannes – Saint-Nazaire…), percute un autre véhicule…
Sa 406 Peugeot, très accidentée, finit par s’arrêter sur le bas-côté. Malgré tous ses efforts, le mis en cause ne réussit pas à la redémarrer. Les gendarmes l’interpellent et font appel en urgence à la sécurité pour éviter des « sur accidents ».
» Un comportement totalement irresponsable «
Le chauffard était placé sous bracelet anti-rapprochement, n’avait plus de permis de conduire, était positif au cannabis, et, ce qui n’a rien arrangé, avait un casier judiciaire émaillé de dix-sept mentions depuis 2009.
Dans le box, le trentenaire a affirmé qu’il n’a « pas vu les gendarmes ». Or ces derniers, dans leurs dépositions, sont formels : les deux occupants de la voiture les ont regardés.
Le prévenu a expliqué que pour ne pas être tenté de conduire, il avait vendu son véhicule et que ce jour-là, il avait demandé à un collègue de le conduire à Nantes. Mais, jugeant ce dernier fatigué, au retour, il avait préféré prendre le volant.
Pourtant, a-t-il affirmé, « je me levais à 4 h pour travailler, l’après-midi, je faisais un autre travail, je suis suivi pour l’alcool, la drogue, les jeux d’argent, je fais tout ce que je peux pour m’en sortir… » Et de regretter :
« J’ai foutu en l’air tous mes efforts. »
Pour la procureure, le mis en cause n’est pas crédible quand il dit n’avoir ni vu ni entendu les gendarmes. Elle détaille les infractions routières et dénonce « un comportement totalement irresponsable ».
Un an de prison ferme
Me Anne-Marie Garrec argue que les regrets de son client « sont sincères ». Elle ajoute que son passager non plus n’a rien vu et que « les gendarmes ne lui ont pas fait une sommation de s’arrêter ». Elle insiste sur le fait qu’il est « dans une démarche d’insertion ».
Le tribunal condamne le Savenaisien à douze mois ferme avec maintien en détention. Son permis est annulé et il ne pourra le repasser avant un an.
Pour l’excès de vitesse et le défaut de maîtrise du véhicule, il devra s’acquitter de 400 € d’amende.
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