Du 26 avril au 1er septembre 2025 sera présentée une exposition exceptionnelle à Lille (Nord) : « Fêtes et célébrations flamandes ». Elles emmènera les visiteurs à la découverte des festivités dans divers contextes, aux 16e et 17e siècles dans les Flandres. Ceci au travers de chefs-d’oeuvre prestigieux, dont le tiers vient de Belgique. L’occasion pour la rédaction de découvrir une partie des coulisses des musées royaux des Beaux-arts à Bruxelles…
Des prêts de Belgique à Lille pour la saison « Fiesta »
C’est naturellement dans la capitale belge qu’a été présentée l’exposition-événement à la presse, le mardi 18 février. Les équipes du musée et leurs partenaires et mécènes ont donné les grandes lignes de l’événement, qui réunira au Palais des Beaux-arts pendant plusieurs mois, une centaine d’œuvres pour aborder la thématique de la fête, dans la culture flamande sur deux siècles très riches à la fois sur les pans historique et artistique. Cette exposition s’intégrera aux nombreux temps forts de la saison « Fiesta » de lille3000. En préparation tout un travail est mené dans l’ombre, notamment dans un atelier de restauration aux Beaux-arts de Bruxelles.
Retrouver les couleurs et les détails des oeuvres originales
À l’image de L’Après-dînée à Ornans de Gustave Courbet au Palais des Beaux-arts de Lille en 2024, deux œuvres – venant des musées belges cette fois-ci – vont être redécouvertes, suite à leur restauration d’ici le printemps. Dans l’atelier de restauration bruxellois ce mardi 18 février en fin de matinée, des tableaux placés sur des chevalets au loin attendaient que l’on s’occupe d’eux, dans une pièce fraiche et lumineuse. D’autres étaient retournés, face au sol. Des cadres étaient posés sur les murs, dont un nu de sa toile.
Deux tableaux avaient été placés pour être présentés aux visiteurs, dont un en format portrait, sur lequel a travaillé Louise Füeg. La restauratrice spécialiste de la peinture flamande des 16e et 17e siècles a travaillé plusieurs semaines sur cette œuvre, La foire au village, de Pieter Bout. « Environ deux mois, deux mois et demi », nous glisse-t-elle en aparté. « Le travail sur un tableau dépend vraiment du projet. Il y a une préparation, puis différentes étapes, avec de l’attente, pour le séchage par exemple », explique-t-elle. Pour ce tableau, ainsi qu’un autre plus petit en format paysage restauré par sa collègue, il n’y a pas eu de mauvaise surprise. « On ne connaît pas à l’avance l’état du tableau ». C’est pour cela que chaque geste est fait avec minutie, et permet à terme de redécouvrir la richesse des tableaux, et notamment leurs couleurs !
Des œuvres jaunies avec le temps
Ce qui est plus flagrant dans le changement sont les couleurs du ciel. « On retrouve ici un bleu très marqué », a exposé Sabine van Sprang, conservatrice de la peinture flamande (1550-1650) aux musées royaux des Beaux-arts de Belgique. Louise Füeg a montré l’évolution du chantier via les photos capturées aux diverses étapes de travail : « Ici on voit bien le vernis, jauni avec le temps ». Ce qui ne devrait pas se reproduire, grâce aux matériaux utilisés.
« On a bien avancé ces dernières années sur les compositions des vernis, qui devraient ne pas jaunir », assure la professionnelle, qui a eu la belle surprise de retrouver des détails du tableau original. « Parfois, sur des zones sombres, on ne voit plus le détail, et on les retrouve à la restauration ». C’est ce qui fait partie de la magie du métier, et contentera sans doute des visiteurs, qui devraient être impressionnés par la conservation d’œuvres si anciennes. Les deux œuvres seront à voir à Lille pour cette exposition-événement. Rendez-vous dès le 26 avril au Palais des Beaux-arts !
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