L’émotion était palpable. Didier Morin a décroché l’écharpe de maire de Jouy-en-Josas (Yvelines), des mains de Marie-Hélène Aubert, ce mercredi 12 mars 2025 lors d’un conseil municipal extraordinaire en mairie.
Impliquée dans la vie de sa commune depuis 2001 et élue maire en mai 2020, Marie-Hélène Aubert, victime d’un burn-out, a décidé de rendre l’écharpe en démissionnant.
Un seul candidat
Seul un candidat de la majorité s’est présenté. Sur 29 bulletins, Didier Morin a obtenu 23 suffrages. Six bulletins étaient blancs.
C’est donc lui qui a été élu maire de Jouy-en-Josas.
Cet habitant de Jouy-en-Josas depuis 2010 a commencé la politique locale en 2013, puis a été aux côtés de l’ancien maire Jacques Bellier. « C’est lui qui m’a proposé de rejoindre l’équipe actuelle au cours d’un déjeuner en 2018 », se remémore-t-il.
« J’ai beaucoup appris à ses côtés »
Didier Morin est ensuite devenu le directeur de la campagne de Marie-Hélène Aubert. « J’ai beaucoup appris à ses côtés. Je l’ai vu travailler au service des Jovaciens pendant de longues journées, avec acharnement. »
Avec son équipe composée de huit adjoints au maire, Didier Morin, auparavant élu délégué à l’urbanisme, entame un court mandat, mais rempli d’actions.
De fait, ce chef de projet dans un grand groupe automobile passera à mi-temps pour pouvoir se consacrer à son nouveau rôle.
« Je veux être au service des Jovaciens jusqu’à la fin du mandat. Je serai le Michel Barnier de Jouy-en-Josas, sourit-il. Nous avons encore un an de travail. »
« Ce passage d’écharpe est important. J’ai l’impression que je donne la capacité à protéger les Jovaciens. Mon successeur a toute ma confiance, a déclaré Marie-Hélène Aubert. J’invite les Jovaciens et tous les citoyens à encourager leurs élus dans leurs actions tout au long d’un mandat, car vous ne pouvez pas imaginer comme cela rend l’exercice plus facile. ».
Pôle gare, label, renforcement de la Police municipale…
Parmi les sujets phares que le maire aura à gérer : le pôle gare. « Il sera entièrement rénové ainsi que l’axe est ouest de la rue Jean-Jaurès. » Sur cette rue, le budget participatif permettra d’installer des balises sonores pour les malvoyants. Également, la Ville souhaite obtenir le label Amie des aînés.
« Nous amorcerons le développement commercial de la boutique du musée de la Toile de Jouy en créant un réseau de distribution, annonce le nouveau maire. Côté sécurité, nous étudierons le renforcement de la police municipale afin qu’elle soit composée de quatre agents en fin de mandat, contre un en début de mandat. »
« Une violence insidieuse »
Lors de ce conseil municipal extraordinaire, Marie-Hélène Aubert a rappelé les difficultés de la fonction de maire. « Les journées interminables, l’État qui nous promet la simplification, mais dont l’imagination pour nous compliquer la vie semble sans limites. J’ai enduré les rendez-vous et les réunions qui s’enchaînent, sans avoir le temps de souffler […]. Les dossiers pour le lendemain qu’il faut absorber et résorber le flot incessant des e-mails quotidiens. »
S’ajoute à cette fatigue « une violence insidieuse ».
« Ce n’est pas le jour pour régler ses comptes, mais je garderai en mémoire tous les coups bas qui m’ont été portés, à moi-même, à des membres de mon équipe, ou même à l’intérêt général de la ville et qui ont contribué à cet épuisement que je connais aujourd’hui. »
« C’est lâche »
Marie-Hélène Aubert siégera au sein du conseil municipal et conserve la délégation du musée de la Toile de Jouy et son développement. Elle reste également vice-présidente de Versailles Grand Parc et conseillère départementale pour les trois ans à venir en charge de la délégation des personnes âgées et des personnes en situation de handicap.
Jean-Paul Rigal, à la tête du groupe d’opposition Un avenir pour Jouy évoque une désertion. « Vous abandonnez le plus beau des mandats (celui de maire), pour des mandats plus confortables. Vous justifiez votre démission en partie selon une opposition, une violence insidieuse. Nous nous battons contre ces mensonges et demandons des excuses ou des preuves. »
Daniela Ortenzi-Quint du groupe RéJouySens évoque « des allégations destinées à détourner les sujets de fond. Accuser ses opposants […] c’est lâche. Faites preuve de courage politique. »
Le nouveau maire appelle à l’apaisement
Didier Morin a su faire un rappel à l’ordre.
« Je voudrais que nous retrouvions une certaine sérénité dans notre ville. Je souhaite un apaisement pour cette fin de mandat. Revenons à nos fondamentaux : opposons-nous projet contre projet, idées contre idées et évitons toutes attaques personnelles. Restons mobilisés pour les Jovaciens. »
La future campagne municipale de 2026 est en ligne de mire de tous. « Certes notre équipe a perdu un capitaine, mais l’équipe va continuer et finir la saison. Je peux affirmer que nous serons présents pour la saison prochaine qui débutera en mars 2026 », annonce le nouveau maire de Jouy-en-Josas.
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