Des policiers de la Brigade anticriminalité -Bac- du commissariat central de Montpellier ont été inspirés en contrôlant les deux occupants d’un scooter pour, au départ, un simple défaut d’éclairage. On vous raconte la suite.
Lundi 10 mars 2025, 23h30, boulevard de la Perruque, en limite des quartiers Saint-Martin et du Nouveau Saint-Roch : un équipage de la Bac croise un scooter sans éclairage et décide de contrôler le pilote et son passager âgés tous deux de 17 ans. Mais la découverte sur le conducteur d’une arme de poing semi-automatique, en l’espèce un pistolet d’alarme trafiqué devenu létal et opérationnel, avec de plus une cartouche chambrée entraîne l’interpellation du duo, conduit en garde à vue, tandis que des recherches sont réalisées sur le deux-roues motorisés.
Là également, les policiers qui pensaient ne traiter qu’une procédure de délit routier ne sont pas au bout de leur surprise : le scooter recèle deux bouteilles d’essence. Ce détail permet aux investigations de rebondir spectaculairement : un rapprochement est effectué avec une incendie volontaire commis par un individu pointant une arme de poing et un complice, vers 23h ce soir-là, ayant visé la porte d’entrée d’un appartement d’une résidence de la rue de Famagouste, dans le quartier de Port Marianne.
Les enquêteurs ne tardent pas à réunir la preuve que le duo est impliqué dans ce qui ressemble à une expédition punitive, puisque une adolescente âgée de 14 ans occupante de ce logement a indiqué qu’elle soupçonnait fortement… le pilote du scooter contrôlé une demi-heure plus tard par la Bac ! Il fallait dès lors découvrir le mobile.
Alors qu’elle était entendue, encore sous le choc et alors que le début d’incendie volontaire avait été rapidement éteint, l’adolescente, informée de cette double interpellation apportait des réponses sans tarder au Service local de police judiciaire -Slpj- chargé de l’enquête : elle était une bonne copine de la soeur du conducteur du scooter arrêté par la Bac, jusqu’à récemment, où depuis une dispute avec des coups de couteau, un violent différend les oppose.
La piste d’une vengeance se dessinait donc, avec des aveux à la clé : le frère aîné de l’ex-copine de la victime a reconnu être allé au domicile de Port Marianne pour l’incendier, avouant par ailleurs avoir également commis des dégradations sur la porte d’entrée de l’appartement quelques jours plus tôt, soulignant que son passager était resté passif.
Mandat de dépôt
Le mineur soupçonné d’avoir tout commandité a été placé sous mandat de dépôt au centre pénitentiaire de Villeneuve-lè-Maguelone jusqu’au procès fixé au jeudi 10 avril prochain; sa soeur qui a été entendue dans le cadre de l’enquête et qui ignorait semble t-il qu’il était responsable de ces dégradations diverses est convoquée à la permanence éducative du tribunal judiciaire. Son passager au domicile duquel les policiers ont saisi quatre balles de calibre 9mm lors d’une perquisition, a été déféré au parquet des mineurs et remis en liberté sous contrôle judiciaire jusqu’au procès du 10 avril devant le tribunal des mineurs.
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