Après Vertou et Orvault, c’est au tour de Saint-Herblain d’être prise dans la rivalité entre les partis de gauche et le Rassemblement National.
Ce samedi 22 février 2025, une réunion publique devait se tenir à 15 h avec Gauthier Bouchet, responsable du RN en Loire-Atlantique depuis 2021, et Jocelyn Gillet, responsable du Rassemblement National de la troisième circonscription de la Loire-Atlantique (Nantes-Ouest-Saint-Herblain).
Au grand dam du Parti Socialiste, de la France Insoumise, des Écologistes, du NPA, du PCF et d’autres organisations de gauche avaient dénoncé la tenue de cette réunion dans un communiqué transmis à actu Nantes, ce mercredi 19 février.
Seulement, quelques heures après, la Ville de Saint-Herblain communiquait sa décision d’annuler la réunion suite à des dégradations sur la mairie herblinoise, réalisées dans la nuit du 18 au 19 février.
Une réunion « impensable »
Dans leur communiqué, les organisations de gauche avaient exprimé leur opposition à la tenue de la réunion. « Il est impensable de les laisser propager leurs idées nauséabondes », peut-on lire. « Jamais l’extrême droite française, héritière du fascisme d’hier et de la violence d’aujourd’hui, n’y (à Saint-Herblain N.D.L.R) sera la bienvenue. »
Une réaction qui exaspère Bryan Pecqueur, délégué départemental adjoint du RN, contacté par actu Nantes. « On est arrivé à un tel niveau électoral qu’à chacune de nos actions, nous sommes scrutés et caricaturés », assure-t-il.
Pour lui, l’annonce de l’annulation par la Ville de Saint-Herblain est choquante. « C’est la surprise. C’est un acharnement antidémocratique », s’insurge le représentant RN.
Qu’on ne puisse pas tenir une réunion publique dans une commune où nous allons présenter un candidat aux élections municipales, c’est choquant.
Bryan Pecqueur affirme que le RN n’est pas « dans la victimisation » et indique vouloir trouver une autre solution pour tenir la réunion.
« RN Nazi »
La Ville de Saint-Herblain, qui a échangé avec la Police et la Préfecture, explique son refus en raison de « dégradations perpétrées par les opposants à la tenue de cette réunion dans la nuit du 18 au 19 février (tags sur le parvis et la façade de l’Hôtel de Ville, affiche collée sur les vitres du CSC Grand B) » et du « risque de troubles à l’ordre public » qui en découle.
Les opposants à la réunion ont notamment tagué « RN Nazi » sur la mairie.
Pour rappel, en octobre 2024, à Vertou, des incidents avaient éclaté en marge d’un meeting du Rassemblement national. Une manifestation, interdite par la préfecture, avait dégénéré. Samedi 14 décembre 2024, environ 150 personnes s’étaient rassemblées à Orvault pour protester contre la venue d’une eurodéputée RN. Des manifestants avaient été interpellés.
« Une annulation politique »
La municipalité réfute toute intention partisane. Elle critique de plus les « protestataires » pour « l’amalgame » entre le Parti Socialiste, auquel appartient le maire Bertrand Affilié, et le Rassemblement National et appelle à « plus de discernement et de modération » de leur part.
Aucune collectivité ne peut a priori refuser le prêt de salle « au nom des valeurs ». Une telle décision serait passible d’une attaque au tribunal administratif, à coup sûr gagnante pour le demandeur.
Une position qui agace Bryan Pecqueur. Celui-ci dénonce « une annulation politique » de la part de l’équipe municipale : « Ce qui est choquant pour eux (l’équipe municipale N.D.L.R) c’est d’être affilié à nous. »
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