Des fumées qui s’échappent des portes de l’église du village, des véhicules des pompiers stationnés autour du lieu de culte… La scène a surpris quelques habitants de Colleville-Montgomery (Calvados), au nord de Caen, ce mardi 18 février 2025. D’importants moyens ont été déployés pour une intervention particulière.
Mieux savoir comment protéger le patrimoine
La vingtaine de pompiers mobilisés pour cet exercice grandeur nature, venus des centres de Ouistreham et de Caen-Couvrechef, avait pour mission d’intervenir comme si l’incendie dans l’église Saint-Vigor de la commune était réel. Sur ce genre d’opération, c’est le Groupe d’aide en cas de sinistre patrimonial (GASP), créé en 2017, qui guide les secouristes. L’objectif était dès lors d’assurer la sauvegarde des biens culturels.
Le document de base servant de référence aux pompiers précise s’il faut du matériel spécifique selon les œuvres, et aussi, il indique quelles sont celles à protéger sur place, car impossibles à déplacer.
Pour aiguiller les pompiers au cours de ce genre d’intervention, un référent distille de nombreuses informations.
Créé en 2017, le GASP doit « permettre la mutualisation des moyens et de former les institutions afin d’établir des plans en cas de sinistre », explique Guillaume Debout. À la tête du GASP, il travaille au sein de la Fabrique des patrimoines en Normandie. « L’incendie qui a détruit Notre-Dame à Paris en avril 2019 a accéléré la prise de conscience sur le sujet. »
« Pour nous, il s’agit d’un double exercice : gérer un incendie dans un bâtiment qui n’est pas simple d’accès et sauvegarder les œuvres », expose l’adjudant-chef Le Tallec qui a coordonné l’opération.
Des difficultés bien identifiées
L’ensemble des intervenants ont trouvé l’exercice très intéressant. « Il nous a permis de mesurer les rôles de chacun. » Les pompiers ont notamment pu repérer certaines difficultés, comme celle de cibler les œuvres dans un espace enfumé par rapport à un plan. Ils ont fait savoir qu’il était difficile de mesurer les hauteurs et les distances par exemple. Le document de référence qui avait été établi pour l’église Saint-Vigor va ainsi pouvoir être modifié en conséquence.
« C’était un exercice très spectaculaire, confiait le maire de Colleville-Montgomery, Frédéric Loinard, à Liberté Caen. Le risque zéro n’existe pas, il faut donc être préparé. » L’élu apprécie la réflexion menée autour de la sauvegarde des édifices. « Maintenant, on a un plan pour cette église. Il faut de décliner pour les autres édifices », a-t-il conclu.
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