À l’âge de 82 ans, la propriétaire de Dolly devra désormais vivre avec le souvenir de ses promenades matinales qu’elle effectuait chaque jour comme un rituel dans le quartier des Bornes à Gisors, en compagnie de sa petite chienne.
La vieille dame avait pris l’habitude de ces sorties quotidiennes chaque fois qu’elle passait un long séjour chez une connaissance gisorsienne.
Le temps de « faire le tour du pâté de maisons », selon la formule consacrée, elle arpentait notamment la rue de la Révolution 1789.
Elle témoigne encore sous le choc :
« J’avais déjà remarqué au tournant de cette rue, non loin, une clôture derrière laquelle se précipitait un gros chien chaque fois que nous passions ».
« On aurait dit qu’il voulait l’avaler »
Ce matin du mercredi 5 février 2025, aux alentours de 9 h 30, ce n’est pas seulement sur la clôture que le molosse va jeter toutes ses forces.
Alors que la maîtresse de Dolly marche avec sa petite chienne de 8 kg âgée de 10 ans – un croisé caniche et yorkshire – c’est à une autre race de canidé qu’elle doit faire face.
Un « gros chien », d’après son témoignage, vient de réussir à passer sous le grillage qui le séparait de la rue.
En une poignée de secondes, il se jette sur Dolly et l’attaque violemment.
« On aurait dit qu’il voulait l’avaler » se souvient avec douleur sa propriétaire.
Sa petite chienne est mordue à plusieurs endroits.
« Elle avait notamment la mâchoire complètement amochée ».
La propriétaire blessée à l’index
Tentant de s’interposer pour sauver son animal, et libérer la proie des mâchoires du molosse, la maîtresse subit à son tour la violence du chien qui poursuit son attaque.
« J’ai été blessée à l’index gauche », explique la victime qui a dû consulter un médecin à la clinique de la main d’Osny (Val-d’Oise).
Une fois l’attaque terminée, la pauvre Dolly se trouvait dans un état critique.
Malgré les soins prodigués au sein d’une clinique vétérinaire de Gisors, elle ne parvient plus à s’alimenter correctement.
La décision est prise mardi 11 février 2025 de procéder à son euthanasie.
À la douleur de la perte pour sa propriétaire viennent aujourd’hui s’ajouter les inévitables frais liés à la prise en charge de la pauvre bête.
« La première prise en charge a nécessité plus de mille euros de frais vétérinaires ».
Dépôt de plainte
Une plainte a été déposée en gendarmerie par celle qui conclut avec chagrin et amertume :
« Déjà je l’avais adoptée alors qu’elle avait subi dans ses premiers mois de mauvais traitements. C’est une petite chienne martyrisée ».
De son côté, la propriétaire de la chienne à l’origine de l’attaque a tenu à s’expliquer.
« C’était un accident, j’en suis navrée. Il ne faut pas voir ma chienne comme dangereuse. Ce n’est pas un molosse. Je vis seule avec mes deux enfants âgés de 2 et 4 ans et ma chienne a toujours été très affectueuse avec eux. Il n’y a jamais eu d’attaque de Yona ».
Un grillage trop détendu
Consciente que le grillage de son habitation présente des signes de faiblesse, elle indique avoir pour habitude de surveiller sa chienne.
« Ce jour-là je m’occupais des enfants, qui sont à la maison pendant les vacances. J’ai plusieurs fois signalé les problèmes de grillage à mon bailleur social, mais rien n’a été fait. Je le retends moi-même régulièrement ».
Elle précise n’avoir pas assisté à la scène.
« J’ai récupéré ma chienne bien après l’attaque ».
Depuis, l’animal a subi une batterie d’examens chez le vétérinaire, sa propriétaire indiquant que sa chienne a été testée négative à la rage.
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