Historiquement formée par la fusion, en 1889, de la Société mixte de tir du 12e Régiment territorial d’infanterie et de la Société de gymnastique et de tir, c’est le 23 février 1975 qu’elle a pris le nom de Société de tir de Pontoise.
Son siège social a alors déménagé du 24, boulevard de l’Europe pour s’installer, en avril 1977, Fond Saint-Antoine, avec la construction de l’actuel stand de tir.
À cette époque, l’équipement était « à la pointe des stands de tir européens durant les années 80 et 90 et a vu entre autres l’organisation de rencontres internationales et championnats d’Europe », ne manque pas de rappeler Vincent Ruc, président depuis octobre 2024 de l’association qui ne compte pas moins de 760 membres.
Le site est composé de 35 postes de tir sur 25 mètres, 28 sur 50 m et autant sur 10 m.
Des tireurs au pistolet et au fusil s’y retrouvent pour des tirs limités au calibre 22 long rifle. « Pour limiter le bruit avec le voisinage », confie le président du club.
L’école de tir de Pontoise ouvre l’apprentissage à partir de la catégorie Poussin (8 ans), chaque mercredi.
La fréquence intensive des pas de tir conduit le site de Pontoise à se moderniser et s’adapter aux exigences environnementales.
« Le tir au plomb entre dans les usages polluants. Ce qui conduit à nous munir en cible électronique équipée de piège à balles, qui permet de récupérer le projectile », explique le dirigeant.
« Un passage obligé de trois mois au pas de tir 10 mètres est imposé aux débutants. Il y a des comportements et des gestes à adopter. »
Le tir sportif est l’autre discipline qui permet la détention civile d’une arme, après la chasse.
Pour adhérer au club de tir, il ne faut pas être inscrit au Fichier des interdits d’acquisition et de détention d’armes et disposer d’un certificat médical adapté.
Ce passage obligé validé, le nouveau membre pourra accéder au pas de tir du club.
L’adhésion n’est pas excessive, mais le prix d’une arme nécessite un investissement.
« Un pistolet à air comprimé de compétition, c’est entre 1 000 et 1 500 euros », prévient Vincent Ruc.
Il n’est pas nécessaire de posséder une arme de catégorie C pour s’exercer au tir.
Le club en dispose sous prêt et une location de 5 € sera demandée pour ceux et celles qui souhaite s’initier avec une arme de calibre 45 ou 9 mn. Il faut y ajouter le prix des munitions.
La sécurité est un incontournable dans les salles de tir.
Pour valider le tir pratique, sur 40 projectiles, 20 devront atteindre la cible.
Un devoir théorique permettra de valider l’accès au pas de tir 25 m.
Le règlement intérieur du club permet d’exclure toute personne qui ne se conformerait pas aux règles de sécurité.
« L’apprentissage du tir est un moyen de travailler la concentration, l’introspection, la coordination »
Un club qui performe
Depuis sa création, la société de tir forme à la compétition et dispose d’un palmarès aussi bien de garçons que de filles jusqu’en championnats du monde en individuel et par équipes. Le cadet, Randy Rakotomdrambola, a atteint une finale des championnats de France carabine 10 m.
Maxence Martin est vice-champion de France individuel, champion par équipes et vice-champion du monde par équipes 2024 au tir Rimfire (carabine posée sur trépied et disposant d’une lunette de tir).
Chez les seniors, Olivier Scanu est champion d’Europe et champion du monde par équipes en 2023 en Rimfire.
Un autre adhérent de 79 ans continue de performer en compétition. Des adhérentes figurent aussi dans le palmarès de la société de tir de Pontoise, Marie-Laure Espanet et Gabrielle Heriault, devenue championne de France tir 25 m 2024 au pistolet (lire ci-dessous).
Gabrielle Heriault, au top du tir à 25 m
C’est une des espoirs du club de tir de Pontoise. Gabrielle Heriault, 21 ans, possède l’un des meilleurs palmarès national.
Actuelle championne de France du tir junior au pistolet à 25 m, 3e sur 10 m et championne départementale et régionale sur 10 et 25 m (22 LR), elle vient de passer dans la catégorie Dames (seniors).
Licenciée depuis 2018, elle excelle dans son sport. Elle exulte à l’épreuve 10 m (60 tirs en 1h15) et 25 m (30 coups en précision et 30 autres en vitesse chronométrée) au 22 long rifle.
Sa discipline sportive est un complément mental « dans la gestion des émotions », confie celle qui conjugue ses deux séances d’entraînement hebdomadaire avec ses études de Droit à l’université de Cergy-Pontoise.
Elle a ainsi performé lors de la compétition où elle était alignée aux côtés de Camille Jedrzejewski, 22 ans, n°2 mondiale (25 m), vice-championne olympique Paris 2024 et championne d’Europe.
« Chaque année, le nombre de compétiteurs augmente », précise Vincent Ruc. Des policiers et gendarmes viennent aussi s’y entraîner.
Le club compte également une section tir à armes anciennes (à poudre noire), dites à chargement par la bouche du canon. Un concours avait lieu le 22 février 2025, regroupant 59 tireurs.
« Nous sommes vraiment dans la passion de l’arme », rappelle Vincent Ruc .
La Société de tir de Pontoise, 100, rue de l’Hermitage, est ouverte chaque après-midi sauf le mardi, ainsi que le dimanche matin.
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