Le procès des assistants parlementaires du Rassemblement National s’est déroulé à Paris (Île-de-France) à l’automne 2024. Après plusieurs semaines de délibéré, l’heure du verdict est arrivée. Celui-ci a été annoncé, lundi 31 mars par la Présidente du tribunal de Paris, Bénédicte de Perthuis. Marine Le Pen et 25 autres personnalités du parti d’extrême comparaissent pour des faits remontant à la période allant de 2004 à 2016.
Ni Jordan Bardella, l’actuel Président du parti fondé par Jean-Marie Le Pen, ni Bruno Gollnisch, figure majeure du mouvement depuis sa création, ne se sont pas présentés lors de l’annonce du verdict, commencé à 10h30 lundi 31 mars. Le second faisait pourtant partie des personnes poursuivies.
Verdict dévoilé
Vers 12h50, la magistrate a annoncé que Marine Le Pen écope de 5 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire et 4 ans de prison dont 2 fermes. La fille du fondateur du parti d’extrême droite ne pourra donc pas être candidate lors des élections présidentielles de 2027, la décision judiciaire étant assortie d’une exécution provisoire. La peine prononcée ce lundi midi prend effet dès ce mardi 1er avril.
Quelles réactions ?
Le premier à avoir réagi ce lundi midi n’est autre que Jordan Bardella. Ce dernier a estimé, sur ses réseaux sociaux, que « par cette décision de justice, c’est la démocratie française qui est exécutée ».
En Occitanie, les élus locaux frontistes ont tardé à réagir. Sollicité par nos confrères d’Objectif Gard, Yoann Gillet, actuel député de la première circonscription du Gard, estime que cette décision de justice a un « objectif clair. Cela vise à empêcher la favorite de la prochaine présidentielle de se présenter à l’élection. Après le gouvernement des juges, nous avons affaire à la dictature des juges ».
On prive une élue d’opposition d’être candidate lors des prochaines élections de 2027. C’est la femme politique qui est exécutée ici.
L’élu gardois y voit « une violation manifeste de l’État de droit ».
« Le cuir épais »
Le député RN, Julien Rancoule n’a pas tardé à réagir. Sollicité par Actu.fr, mercredi 2 avril, le trentenaire estime que « la décision rendue par la justice est une exécution de la principale opposante politique, de surcroît en tête en vue des prochaines présidentielles du printemps 2027 ».
Présent en début de matinée lors de la traditionnelle réunion de groupe de son parti, mardi 1er avril, dans les salons de l’Assemblée Nationale, Julien Rancoule assure y avoir croisé une « cheffe de parti loin d’être abattue, et même plus combative que jamais ».
« Clairement, elle a le cuir épais. Elle ne se laissera pas faire. Même en off, certains députés d’autres régions le reconnaissent sans difficulté. Sa combativité et sa résilience épatent beaucoup d’élus », conclut le représentant des habitants de la 3e circonscription de l’Aude.
Comportement tyrannique
Pour sa part, Nicolas Meizonnet, 42 ans, élu dans la 2e circonscription du Gard, ne décolère pas depuis l’annonce de la Présidente du tribunal à Paris. « Nous sommes face à un comportement tyrannique et politique des juges », estime d’emblée le représentant du peuple.
Cette décision injuste constitue un coup de poignard sans précédent à l’endroit de notre démocratie.
« Il n’y a pas une démocratie au monde digne de ce nom qui interdirait le principal opposant, favori dans les sondages, de concourir à la fonction suprême », ajoute le député nationaliste. La colère passée, le jeune papa préfère voir l’avenir avec optimisme pour sa cheffe de file comme pour son mouvement politique.
« L’appel, qui devrait avoir lieu dès 2026, lui permettra d’obtenir la reconnaissance de sa parfaite innocence, j’en suis certain », espère le quadragénaire. L’appel a bien été déposé. Les dates du procès en appel ne sont pas connues à ce jour.
Nicolas Meizonnet, lui, se voit dans les premières minutes d’un long combat face à la justice et affirme, catégorique, que lui et les autres élus du Rassemblement National utiliseront « tous les moyens légaux à notre disposition pour dénoncer une décision profondément injuste, pour elle mais surtout pour les Français privés de leur liberté de voter pour le candidat de leur choix ».
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