Un bond vers le futur. À Colombes (Hauts-de-Seine), autour du mythique stade Yves-du-Manoir, il suffit de fermer les yeux pour imaginer à quoi ressembleront les lieux dans les mois à venir. Se figurer les supporters, drapés de blanc et de bleu, venus en nombre pour soutenir leur écurie. En effet, dès l’année prochaine, le Racing 92, tout comme la mairie, souhaite ramener le club de rugby évoluant en Top 14 sur son terrain historique. Pour concrétiser ce projet, son président, Jacky Lorenzetti, a déjà enclenché la machine afin de transformer ce projet en réalité, et la ville compte tirer profit de ce retour.
« Redonner une identité sportive à Colombes »
Ce jeudi 20 février 2025, rares sont les matinaux revenants du marché qui s’aventurent près du stade, ancien fief du Racing 92 avant le déménagement du club à Paris La Défense Arena. « C’est une bonne chose pour les supporters historiques de Colombes », concède René. Avant le transfert des matchs vers Nanterre en 2017 – et parfois Créteil l’an dernier – le sexagénaire venait régulièrement encourager les Racingmen à Yves-du-Manoir. « Si l’équipe revient vraiment jouer ici, je serais le premier à prendre mon abonnement », s’emballe-t-il.
Pourtant, d’autres supporters, comme Yoan, restent partagés. « Nous avons de grands joueurs et évoluer à Paris La Défense Arena offrait au club une dimension plus prestigieuse, plus élitiste, qu’on ne retrouve pas à Colombes », explique-t-il. Sauf que le Racing 92, qui financera lui-même la totalité des travaux de rénovation, entend bien apporter sa propre touche à ce projet. Salon VIP, nouvelles tribunes, bodega… « Un cocon à l’anglaise de 15 000 places avec des spectateurs placés tout près de la pelouse », promettait Jacky Lorenzetti dans un récent entretien au Midi olympique.
Mais pour l’heure, la tribune principale, qui longe le boulevard Pierre de Coubertin en hommage a l’inventeur des Jeux olympiques, conserve encore les traces de la compétition. Durant les JO 2024, l’enceinte a accueilli les épreuves de hockey sur gazon, après plusieurs mois de rénovation. « C’est une véritable réussite pour l’héritage des Jeux, souligne l’entourage du maire auprès d’actu Paris, le retour du Racing redonnera une identité sportive à Colombes ».
Un permis de construire déjà accordé
Du côté de la municipalité colombienne, l’annonce de ce retour aux sources a donc été très bien accueillie. Celle-ci a d’ailleurs rapidement accordé le permis de construire. « Dès le départ, il y a eu une volonté de la ville de soutenir un tel projet », assure-t-elle. Une aubaine pour la commune des Hauts-de-Seine, qui espère en profiter pour « attirer beaucoup de monde ».
Mais une particularité s’ajoute à cette démarche. Les lieux appartiennent au département des Hauts-de-Seine, lui aussi favorable au projet. Aucune ombre au tableau, et tous les signaux sont au vert pour que le chantier de rénovation débute prochainement.
Un bâtiment historique sacrifié ?
Toutefois, quelques sacrifices seront nécessaires avant d’entamer les travaux. Le pavillon de pesage, vestige des anciennes compétitions hippiques, devra être détruit. Ce bâtiment patrimonial, qui servait autrefois à peser les jockeys et leurs chevaux, se trouve aujourd’hui dans un état de dégradation avancée, et sa structure présente un risque réel d’effondrement. En 2024, une pétition en faveur de sa préservation avait déjà été lancée, mais sa démolition semble aujourd’hui inévitable.
Pour le moment, le stade a encore des allures de complexe abandonné. Les gradins des Jeux olympiques ont été retirés et la pelouse est recouverte. De nombreux corbeaux flânent au-dessus du complexe, et René n’espère pas y voir le signe d’un mauvais présage. « Le club n’est pas en grande forme depuis le début de la saison [avant-dernière place au classement], j’espère que nous jouerons en Top 14 lorsque le Racing retrouvera Yves-du-Manoir ».
Source link
