Menant un train de vie « particulièrement luxueux », selon les enquêteurs, un Roumain de 57 ans, ses fils âgés de 21 et 23 ans, sa « fille de cœur » et son conjoint – 29 et 33 ans – ont comparu à Lisieux (Calvados) jeudi 27 février 2025 pour escroquerie en bande organisée.
Quatre personnes en détention
L’un des prévenus ayant demandé un délai pour préparer sa défense, l’affaire a été renvoyée au 9 avril 2025. Le père et son fils aîné, ainsi que le couple, ont été placés en détention provisoire dans cette attente.
Le fils cadet, qui s’était constitué prisonnier, bénéficie d’une mise sous contrôle judiciaire avec obligation de pointer deux fois par semaine dans un commissariat de région parisienne.
Pendant une année, presque jour pour jour, ils ont écumé le Grand Ouest pour acquérir des fourgons et des camping-cars mis en vente sur Leboncoin. Des véhicules – dont le prix allait de 9 000 à 55 400 € – qu’ils régleront avec des chèques volés ou falsifiés.
Au total, 41 faits ont été recensés. Le montant total de leurs malversations s’élève à 1 188 200 €. Une escroquerie pour laquelle ils encourent chacun 10 ans d’emprisonnement.
Des saisies importantes
Quatre mis en cause ont été interpellés dans la matinée du 25 février 2025. Le père et son fils aîné se trouvaient à leur domicile en région parisienne où les enquêteurs ont mis la main sur 5 000 € en espèce, 32 pièces d’or et 4 certificats de cession d’un véhicule.
Le couple, parents de 3 enfants, qui séjournait dans un hôtel de Limoges, détenait 27 000 € et 2 chéquiers. Le plus jeune des frères s’est présenté spontanément à la gendarmerie de Caen.
Ils discutaient le prix
Leur mode opératoire était immuable. Après avoir pris contact avec leur future victime, ils se présentaient souvent à trois à son domicile et réglaient leur transaction le plus vite possible sans manquer de négocier le prix.
Jean-Luc, 72 ans, habitant à Blonville-sur-Mer, fait partie des victimes. Peu de temps après avoir publié son annonce, ce retraité de l’Éducation nationale a reçu l’appel d’une personne se disant intéressée. Le jour convenu, le couple et le frère aîné sont se sont présentés chez lui.
Après avoir fait baisser le prix de 3 000 €, ils ont insisté pour prendre possession du véhicule le plus vite possible « pour aller voir [leur] mère malade en Belgique ».
Le lendemain, ils repartaient à son volant après avoir présenté une fausse pièce d’identité. « Pour moi, l’histoire se termine à peu près bien, se console Jean-Luc. J’ai eu la chance de récupérer mon camping-car. »
« Un camping-car c’est fragile »
En effet, après avoir été vu en région parisienne, le fruit de ses économies, qu’il croyait perdu à tout jamais, a été intercepté à un péage proche de la frontière espagnole par le peloton de la gendarmerie de l’autoroute. C’est le représentant du parquet de Perpignan qui l’en a informé.
Le paiement de la facture des quelques jours que son camping-car a passés en fourrière n’est pas son seul désagrément.
Et pour cause, il a constaté des dégradations dans son véhicule et la disparition de divers objets. « Vous avez des gens qui ne prennent pas de précaution. Un camping-car, c’est fragile », soupire-t-il.
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