« C’est un miracle que personne ne soit mort. » Le tribunal de Versailles l’a plusieurs fois rappelé à Benjamin le mardi 18 mars 2025.
Benjamin, c’est cet homme de 37 ans qui a pris l’autoroute A10 en sens inverse, dans les Yvelines, à la hauteur de Longvilliers. Il a roulé sur près de 6 kilomètres, comme si plus personne n’existait. Les appels de phares des autres automobilistes, les gendarmes… Rien ne l’a arrêté.
Il est 2 h 25 lorsque l’alerte est déclenchée
Dans la nuit du samedi 15 au dimanche 16 mars 2025, les coups de téléphone affluent d’un seul coup au centre opérationnel de la gendarmerie. Il est 2 h 25. Et de nombreux automobilistes signalent une Kia qui remonte vers Paris mais en sens inverse de la circulation normal. Elle est tranquillement calée sur la voie de gauche.
Les militaires du peloton autoroutier de Saint-Arnoult-en-Yvelines partent en urgence pour tenter de le stopper, avant qu’il ne soit trop tard. Ils parviennent à se retrouver face à lui. Il s’arrête puis repart comme si de rien n’était.
Passant d’une voie à une autre, il frôle les autres usagers. Certains sont obligés de faire des embardées.
1,64 gramme
Finalement, c’est sur une aire de repos que la Kia est retrouvée, encastrée dans un muret. Benjamin vasouille, allongé dans un buisson, face au cadavre de sa bouteille de whisky. Le test confirme que le contenu circule dans ses veines : 1,64 gramme.
« Je me suis trompé de route. J’ai certainement loupé ma sortie. Je ne savais pas que j’étais sur l’autoroute. Je pensais que c’était une voie à double sens », argue-t-il aux gendarmes.
Eux ont déjà rentré son nom dans leur ordinateur : le permis est invalidé depuis 1 an. Et la voiture n’est pas assurée. La prochaine étape est le tribunal.
« C’est monté d’un coup »
Benjamin pleure beaucoup face aux juges.
« Je ne me souviens plus trop des faits. J’ai que des flashs. Quand je suis parti de chez ma famille, à Torcy (dép 77 Seine-et-Marne), je me sentais bien. C’est monté d’un coup. »
La juge bondit. « Mais vous vous rendez compte du danger ? Je ne me souviens pas, c’est un peu facile. Que faut-il faire pour que vous compreniez ? »
La magistrate fait ici référence à son casier judiciaire. Les dix mentions sont une somme de conduites sans assurance, alcoolisées, sans permis ou encore sous stupéfiants.
Benjamin donne sa réponse : « Je ne boirais plus d’alcool. Promis. Et c’est la première fois que je dis ça à un tribunal. »
Ce même tribunal a prononcé une peine de 24 mois dont 12 avec sursis. La partie ferme se fera en détention. Il faut lui ajouter la révocation de quatre mois de sursis et la mise à l’écrou de huit autres mois. Au total, ce responsable de rayon écope de 2 ans à passer derrière les barreaux. Sa voiture a été confisquée, définitivement.
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