Réunissant la presse dans les locaux du tribunal judiciaire de Nîmes (Gard) à l’issue de l’audience solennelle de rentrée du tribunal judiciaire, Cécile Gensac, procureure de la République ne mâche pas ses mots à l’évocation des très nombreux délits routiers constatés en 2024 dans le département.
Le constat fait par la représentante du parquet est sans appel. Beaucoup de choses sont « à revoir ». À commencer par les comportements observés chez certains conducteurs.
« Année tragique »
« Sur nos routes, l’année 2024 a été tragique », assène d’emblée Cécile Gensac.
Sollicités par Actu.fr, les services de la préfecture, à Nîmes (Gard), expliquent que « 63 personnes sont décédées sur les routes du département au cours de l’année écoulée ».
« Ce chiffre est officiel mais n’est pas définitif. D’autres décès constatés devraient y figurer. Des analyses sont en cours. Une décision va intervenir prochainement. Mais, ce nombre pourrait être revu à la hausse », précise cette même source.
Intensification
Une chose est sûre. La représentante du parquet de Nîmes ne veut clairement pas revivre une année 2025, équivalente à celle de 2024.
Certains comportements routiers constatés dans notre département sont irresponsables. Le comportement routier est à retravailler.
Les délits routiers font partie des sujets prioritaires pour les pouvoirs publics dans ce territoire. En septembre 2024, le préfet du Gard avait annoncé sa volonté d’intensifier les contrôles routiers.
« Nous avons convenu de déployer tous les pouvoirs qui sont entre nos mains, du point de vue judiciaire ou administratif, pour être implacables en termes de répression et d’action », avait alors expliqué le représentant de l’État dans le Gard.
Ceinture de sécurité
Quelques semaines plus tard, Cécile Gensac semble donc emboîter le pas du Préfet, Jérôme Bonet. « Ce qui marche, c’est le bleu sur les routes », assure-t-elle.
Soucieuse de détailler sa pensée, la parquetière prend deux exemples qui marquent les esprits. Les personnes mortes en étant éjectées de leur propre véhicule, d’une part et d’autre part les accidents impliquant un poids lourd.
2024 a été une année tragique sur nos routes. Avec les délits routiers, nous avons un vrai sujet. Nous avons du travail.
« Dans chaque accident où une personne meurt en étant éjectée de sa voiture, la raison est triste. Celle-ci n’avait pas mis sa ceinture de sécurité », assène la représentante du Ministère public.
Les chiffres-clés en 2024 dans le Gard
Nombre de morts sur les routes du Gard en 2024 : 63 personnes (chiffre non définitif)
Nombre de morts sur les routes du Gard en 2023 : 56 personnes (chiffre définitif)
Détails des personnes décédées
– 48 hommes,
– 15 femmes,
Nombre total d’accidents constatés en 2024 : 434
Ces chiffres ne cessent de croître d’année en année. La principale cause reste l’alcool, parfois couplée à une prise de produits stupéfiants et parfois aussi à une vitesse excessive.
Source : préfecture du Gard
La magistrate est aussi revenue sur les accidents causés par les poids lourds. Des drames qui, souvent, marquent les esprits parmi la population.
« Les gens conduisant des camions sont des professionnels aguerris. Ce sont des conducteurs habitués à tous les dangers de la circulation. Il faut bien avoir conscience que sur les routes, un camion constitue ni plus ni moins qu’une arme par destination », conclut Cécile Gensac.
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