Le 2 décembre 2021, vers 15 h 30, deux policières expérimentées du commissariat de Cherbourg (Manche) étaient grièvement blessées lors d’une intervention à Tourlaville (Manche) par un homme de 36 ans qui conduisait un véhicule volé quelques minutes plus tôt dans le quartier de la rue de Malakoff.
Volé à sa propriétaire enceinte sous la menace d’un sabre, le véhicule avait été signalé au niveau de la station-service Leclerc de Tourlaville.
Le conducteur venait de percuter un rond-point puis un panneau à l’entrée de la station. Son véhicule s’était immobilisé à un mètre d’une citerne de gaz. Une patrouille de trois policiers s’est rapidement positionnée à proximité.
Quelques minutes d’enfer
Vêtu de noir tel un ninja, l’homme était sorti de son véhicule avec un katana, un sabre japonais, en main. Puis il s’était dirigé vers les policiers qui n’ont pas eu le temps de sortir de leur véhicule de patrouille.
L’individu de près de 2 mètres, athlétique, se jette sur le véhicule est frappe au niveau de la vitre passager, à l’avant et à l’arrière. Il parvient à blesser une policière au menton (plaie de profonde de 2,5 cm). La seconde policière parvenue à s’extraire du véhicule, s’était elle aussi pris un coup de sabre au niveau du crâne.
Le troisième policier avait alors ouvert le feu sur le suspect de l’intérieur du véhicule de patrouille, le touchant à trois reprises à l’abdomen. Immobilisé au sol, l’assaillant avait continué de les menacer de mort, vociférant qu’ils « allaient finir en enfer ».
Conscient à l’arrivée des secours, le suspect qui était porteur de nombreuses armes blanches, notamment des couteaux répartis dans deux sacs différents, avait été évacué vers le CHU de Caen (Calvados).
Yves Le Clair, procureur de Cherbourg à l’époque des faits, avait rapidement écarté toute motivation terroriste. Le suspect n’avait ni bu d’alcool, ni pris de drogues, mais manifestait des « symptômes d’allure psychotique » selon les médecins.
« Maladie du démon »
Né au Sénégal mais de nationalité française, Papa M’Baye âgé aujourd’hui de 40 ans, était connu des services de police. D’abord en 2004 pour des faits de violences sur personne chargée d’une mission de service public.
Puis en 2016 pour une conduite sous l’emprise de stupéfiants. Il n’avait ensuite plus fait parler de lui.
En détention provisoire, il a été mis en examen pour tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique, extorsion avec arme, port d’une arme et transport sans motif légitime d’arme blanche ou incapacitante de catégorie D, et détention non autorisée de produits stupéfiants.
En 2022, sa demande de remise en liberté avait été rejetée. Lors de sa garde à vue, le prévenu qui présente de graves troubles de la personnalité selon des experts, avait tenu des propos incohérents, niant son intention de tuer et expliquant avoir été poursuivi par des mauvais esprits.
Il avait ajouté avoir été victime lors des faits de « visions dues à des démons ». Un autre expert avait conclu à une « bouffée délirante à forte dimension onirique. »
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