« Avec un Stadium à 42 000 ou 50 000 places, qu’est-ce qu’on aurait en plus ? »

Faut-il agrandir le Stadium de Toulouse ? La question revient régulièrement dans le débat ! Construit il y a 90 ans, l’antre du TFC – qui accueille également occasionnellement certains matchs de gala du Stade Toulousain – dispose d’une capacité de 33 000 places. Est-ce suffisant ? Par pour Damien Comolli, le président du TFC, qui a déjà mis les pieds dans le plat en plaidant pour un agrandissement significatif de ce stade surnommé « le petit Wembley », situé sur l’île du Ramier. 

« Toulouse a besoin d’un grand stade »

« On a le 13^e stade de France en termes de capacité pour la bientôt troisième ville de France. On s’interroge, on regarde… La question de la capacité du stade se pose clairement. À l’ouest de la verticale, Lille, Paris, Lyon, Marseille, il n’y a pas de grand stade capable d’accueillir de grands événements et grandes compétitions. On veut que le Stadium devienne ce grand stade de l’ouest de la France. Toulouse a besoin d’un grand stade« , plaidait déjà en mai dernier le successeur d’Olivier Sadran, évoquant alors un Stadium « à 55 000 ou 60 000 places ». 

Alors qu’un groupe de travail, qui réunit la Métropole (propriétaire du stade) et les instances du TFC et du Stade Toulousain a ainsi été mis en place, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a apporté quelques précisions, mardi 4 février 2025, par rapport à l’avancée et aux enjeux de ce grand projet. 

« Il faut des éléments objectifs », plaide Jean-Luc Moudenc

« J’ai indiqué au président du TFC que j’étais favorable à l’ouverture d’une réflexion sur ce sujet, à condition qu’elle soit appuyée sur des éléments tangibles et objectifs, via des études, et pas simplement sur une envie sympathique mais irrationnelle », a souligné lors d’un échange avec la presse Jean-Luc Moudenc.

L’édile, qui s’est toujours opposé à la création d’un grand stade, en plus du Stadium (à moins qu’il soit porté par un investisseur privé), a évoqué devant la presse l’idée d’un Stadium « à 42 000 ou 50 000 places ». 

« Si on augmentait la capacité du Stadium à 42 000 ou à 50 000 places (les hypothèses qui semblent actuellement sur la table, ndlr), quels événements sportifs ou artistiques dont nous sommes privés aujourd’hui aurait-on en plus ? Combien ça couterait ? Car on parle d’un projet qui représente des dizaines et des dizaines de millions d’euros de dépenses. Qui financerait cet agrandissement ? J’aimerais que le débat prenne un peu plus d’épaisseur ! »

Et d’ajouter : « Le président du Stade Toulousain souhaite aussi agrandir le stade Ernest-Wallon, qu’il souhaite voir passer de 19 000 à 25 000 places. Si on agrandissait le Stadium, est-ce que les besoins d’agrandissement d’Ernest-Wallon seront les mêmes ou pas ? », s’est-il également interrogé. 

« 42 000 ou 50 000 places, ce n’est pas le même budget ! »

Le maire de Toulouse, qui a prévu de revoir les présidents du Stade et du TFC « au second trimestre 2025 » pour évoquer le sujet, est également revenu sur la question de la jauge du Stadium.  « 42 000 ou 50 000 places, ce n’est pas du tout le même budget. Si on a une jauge à 50 000 places, qu’est-ce qu’on aura en plus qu’avec un stade à 42 000 places. Nous avons besoin de le savoir avec des éléments tangibles, car le problème est complexe !« , souffle Jean-Luc Moudenc. 

Pour le maire, la solution de l’agrandissement tient donc plus la corde que la construction d’un nouveau stade, notamment pour des raisons économiques.  « L’agrandissement dont on parle, que ce soit à 42 000 ou à 50 000 places, ça va coûter cher. Mais [avec un agrandissement plutôt que la construction d’une nouvelle enceinte, ndlr] on sera très loin des 600 millions d’euros (dépensés à Lille et à Lyon pour construire une nouvelle enceinte sportive, ndlr) ou même de la moitié », a-t-il assuré. 

« Le Stadium n’est pas à vendre ! »

Une chose est certaine : Jean-Luc Moudenc ne souhaite pas vendre le Stadium. « Quand la nouvelle gouvernance du TFC est arrivée, ils m’ont fait part de leur volonté de modifier la convention qui nous lie actuellement pour avoir plus d’autonomie et de liberté (…). Je leur ai dit que j’étais favorable à l’idée de trouver une formule où le club aurait plus d’autonomie pour gérer l’enceinte. La seule chose que je n’accepte pas, c’est de vendre le Stadium. Le Stadium est un bien public. Transférer la propriété du stade à la sphère privée, j’y suis totalement opposé, personnellement ». 

Cette question de la modification de la convention qui lie la Métropole au TFC et au Stade Toulousain « a été percutée par la question de l’agrandissement. En réalité, il faut d’abord répondre à la question de l’agrandissement pour ensuite, explorer les possibilités juridiques », estime le maire de Toulouse. 

Voilà de quoi donner du grain à moudre aux présidents du TFC et du Stade Toulousain, qui disposent donc de quelques semaines pour peaufiner « leur vision commune » sur cet épineux dossier.