Après deux nuits passées en cellule, le prévenu apparaît nettement moins vaillant lorsqu’il est présenté, le mercredi 2 avril 2025, en comparution immédiate devant les juges du tribunal correctionnel de Melun (Seine-et-Marne). Surtout, il a dessoûlé ! Quand les policiers l’ont interpellé à domicile, l’avant-veille, à Savigny-le-Temple, il avait près de 3 grammes d’alcool par litre de sang. Et encore, ce n’est qu’une estimation puisqu’il a refusé le dépistage d’alcoolémie jusqu’à une heure avancée de la soirée. « Je ne bois pas souvent mais parfois beaucoup trop », tentera-t-il d’expliquer.
Violences sur son fils aîné et sa femme
L’homme est né en 1981 en Moldavie et réside en France depuis une vingtaine d’années, mais sa situation administrative de résident n’est pas très claire. « C’est difficile d’avoir des papiers », bredouille-t-il via son interprète. Face à lui, dans la salle, sa compagne, et compatriote, a qui il a infligé trois jours d’incapacité totale de travail semble résignée. Elle ne souhaite pas se porter partie civile mais refuse de continuer la vie commune. « Il boit trop », déplore-t-elle. C’est d’ailleurs parce qu’il accumule les délits commis en état d’ébriété qu’il porte un bracelet électronique à la cheville, à la suite d’une précédente condamnation.
La scène a éclaté le lundi 31 mars, vers 17 heures. Au lieu d’aller chercher ses enfants de 9 et 6 ans à l’école, le père de famille, au chômage actuellement, a préféré picoler. « Des bières et aussi de l’alcool fort », reconnaît-il. Il a fini par s’endormir sur le canapé oubliant ses enfants qui sont finalement rentrés tout seuls.
À leur arrivée au domicile, le réveil du père a été plutôt grincheux et il s’en est pris violemment à l’aîné, puis, quelques minutes plus tard, à sa compagne qui venait de rentrer et lui faisait des reproches. À son tour, il l’a bousculée sérieusement, la frappant dans le dos et la menaçant d’un couteau de cuisine. Bien plus tard dans la soirée, la mère de famille donnant la douche à son petit garçon découvrira des traces de coups sur son corps, ce qui amènera l’association de victimes Avimej à se porter partie civile dans cette affaire.
Mandat de dépôt
Conformément aux réquisitions de la procureure, le tribunal a finalement condamné le récidiviste à 12 mois de prison dont 6 avec sursis. Il effectuera la partie ferme sous le régime de la semi-liberté. Le prévenu a en outre été condamné à une interdiction de contact avec sa famille, à une obligation de soins, et à verser 800 € de dommages aux victimes. Un mandat de dépôt lui a valu de retourner directement en cellule.
Jean-François CALTOT
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