Il est 19 h 32. La finale du 60 m haies messieurs vient de se terminer, concluant de belle façon un meeting de l’Eure à Val-de-Reuil (27) qui aura encore fait le plein dans les tribunes de la superbe salle Jesse-Owens (plus de 2 400 spectateurs).
La nouvelle piste, plus rapide encore que la précédente, a donné lieu à de superbes chronos, à de nombreux records nationaux et même à de très belles marques internationales.
Le public est donc ravi. Mais beaucoup de spectateurs restent encore dans l’antre local, pour approcher les athlètes. Et surtout Just Kwaou-Mathey qui, aussitôt sa finale terminée, s’est dirigé vers les gradins pour aller voir et embrasser sa famille.
Comme une quête de réconfort, après la relative déception qu’il venait d’enregistrer en s’inclinant de peu en finale derrière le Polonais Jakub Szymanski (7 sec 46), mais juste devant l’autre Français Aurel Manga (7 sec 58).
On l’a laissé quelques instants profiter de ce joli bain de foule et retrouver ce sourire qui le quitte rarement avant d’aller à sa rencontre. Interview à chaud.
Faire mieux ce dimanche à Paris
Just, combien as-tu signé d’autographes et fait de selfies ce soir ?
Just Kwaou-Mathey : Je ne sais pas. Beaucoup, beaucoup (il sourit). Et en plus, je sais que ce n’est pas fini.
Étais-tu heureux de revenir ici, à Val-de-Reuil, quasiment pour ta reprise ?
Oui, je suis très content de revenir à la compétition, surtout à Val-de-Reuil, et de reprendre les haies. Après, ce n’est pas le chrono que j’attendais en finale (7 sec 52), mais je suis heureux de la performance. Et c’est comme l’année dernière (N.D.L.R. : 7 sec 51 en finale pour une 2e place également). Mais je vais essayer de faire mieux encore à Paris la semaine prochaine (ce dimanche 9 février).
Ta demi-finale était quasi parfaite. Par contre, tu sembles avoir eu du mal à te mettre en route lors de la finale ?
C’est vrai, j’ai eu un petit bug au départ, malheureusement. J’ai hésité à engager et ça m’a un peu freiné. Maintenant, je sais ce qu’il y a à bosser pour courir encore plus vite.
Tu étais venu avec quels objectifs ?
Je voulais battre mon record sur la distance (7 sec 43), tout simplement. Avec ce que je fais à l’entraînement, j’étais plutôt confiant pour faire quelque chose de bien. Maintenant, la compétition, c’est toujours autre chose. Il faut se concentrer et savoir passer au-dessus du stress. Mais bon, j’ai déjà fait un meilleur chrono que la semaine dernière alors que je reviens tout juste de blessure. Il faut rester positif.
Tourné vers l’avenir
As-tu eu une petite appréhension au moment de reprendre la compétition, après ton opération du tendon d’Achille ?
Oui, il y a du stress. Mais ici, à Val-de-Reuil, je suis parvenu à passer au-dessus de ça. Je n’ai pas fait ce que je voulais faire mais je suis quand même heureux d’être de retour.
Est-ce que tu penses avoir digéré, à présent, ton absence aux J.O. de Paris, l’été dernier ?
Ça a été dur, je ne le cache pas. Mais c’est une épreuve d’athlète, on va dire. C’est quelque chose qui peut arriver à tout le monde. Malheureusement pour moi, c’est arrivé l’année où il y avait les Jeux en France, à Paris… Cela aurait été magnifique, je le sais. Mais je les ai ratés, et il faut passer à autre chose.
À Los Angeles en 2028 ?
Oui, bien sûr. Ce serait pas mal non plus (sourire). Mais avant, il va y avoir plein d’autres échéances.
Comment te sens-tu à présent, après cette blessure qui semble bien soignée ?
Ça a été une épreuve dure, mais je l’ai surmontée à présent. Désormais, je me sens plus fort en tant qu’athlète, mais aussi en tant qu’homme. Et je suis prêt à aller chercher de meilleures choses en 2025.
Que peut-on te souhaiter, justement, pour cette saison qui commence ?
La santé, tout simplement. Parce qu’avec elle, les performances vont venir, je le sais. Là, tout va bien. Ma blessure est derrière moi. Et je regarde devant.
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