Victime d’une rupture des ligaments croisés du genou lors d’une victoire de la JS Cherbourg (Manche) à Angers (37-25) le 1er mars 2024, Andry Goujon-Bellevue, arrière gauche de 25 ans, a effectué son grand retour la semaine dernière contre Pontault-Combault.
Comment avez-vous vécu ce retour en compétition la semaine dernière, après quasiment un an d’absence ?
C’est spécial, il n’y a pas d’autres mots. Après un an d’arrêt, où j’ai connu des hauts, des bas, des moments difficiles, tu vois enfin le bout du tunnel. J’ai été beaucoup aidé par le staff, Edu, Mathieu (Barbier, le préparateur physique, NDLR). Inscrire ce premier but, c’est une libération. Pendant un an, j’ai pensé au moment de mon retour, comment ça pouvait se passer. Tu te fais des scénarios. Quand tu te retrouves à l’instant t, tu te dis « enfin, on y est ». Mais il faut enchaîner et reprendre le rythme.
« Le but pour moi, c’est vraiment d’oublier cette blessure »
Avez-vous craint pour votre carrière ?
Je suis toujours resté positif. J’en ai parlé à plusieurs joueurs, plusieurs personnes qui avaient subi la même chose que moi. Si tu commences à avoir de l’appréhension, tu ne vas pas avancer. Le but pour moi, c’est vraiment d’oublier cette blessure. Je sais que j’ai le feu vert, je veux tout donner pour l’équipe.
Qu’est-ce qui a changé chez vous en un an ?
Pour l’instant, cela ne concerne pas le terrain, mais en dehors, sur l’hygiène de vie. J’étais déjà sérieux, mais je le suis encore plus. J’y porte vraiment attention. Ton corps, c’est ton outil de travail, j’essaie d’en prendre le plus soin possible.
« Je veux aider le groupe à aller plus loin »
Avez-vous ressenti de la solitude pendant cette longue absence ?
Oui et non. Oui, parce que je faisais beaucoup de choses tout seul, mais j’ai pu aussi partir en Espagne (en préparation) avec le groupe, ce qui m’a permis de le connaître vraiment, de me rapprocher des nouveaux. J’ai été vraiment bien intégré dans ce groupe. J’ai assisté à tous les matches à domicile, parce que j’avais besoin de ressentir le projet de jeu.
Êtes-vous reconnaissant envers le club de vous avoir fait confiance malgré votre blessure ?
Oui, je suis reconnaissant envers Edu déjà, parce qu’il a voulu me redonner ma chance, mais aussi envers le club. C’est vrai que je le connais bien (il est arrivé en 2021), mais il m’a permis de faire ma rééducation, de revenir et aujourd’hui de rejouer.
Comme une recrue
Le retour d’Andry Goujon Bellevue est une excellente nouvelle pour le staff mauve. « Sa récupération a été longue, on l’aurait espéré un ou deux matches avant la trêve, mais on n’a pas voulu prendre de risque et le laisser revenir », explique Edu Fernandez Roura, qui dispose d’une troisième alternative sur le poste d’arrière gauche, avec Miljan Ivanovic et David Estepa Ruiz. « Il n’est pas encore à 100 %, c’est normal, mais il va se rassurer et revenir au niveau extraordinaire qui était le sien avant sa blessure. » Le coach salue le comportement irréprochable de son joueur pendant sa longue absence, mais aussi de son importance dans le groupe : « C’est un soldat, un travailleur et un super mec. C’est une référence à l’entraînement et pour la vie du groupe, où il est apprécié par tout le monde. »
Quels sont vos objectifs désormais ?
Je veux aider le groupe à aller plus loin, apporter ce que je peux, prendre le plaisir que j’avais avant en jouant. Au niveau collectif, c’est vrai qu’on est passé à côté contre Pontault, mais il reste tellement de matches. On ne peut pas jeter tout ce qu’on a fait avant. J’ai confiance.
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