après Louis Duc, quel skipper de la Manche partira pour un tour du monde ?

À peine revenu sur la terre ferme, Louis Duc a évoqué son envie de retourner en mer et de participer au Vendée Globe 2028. D’autres skippers manchois sont-ils prêts à postuler ? On leur a posé la question…

Des Manchois admiratifs…

Fini les « geeks » ! Après avoir passé trois mois à actualiser sans cesse la cartographie du Vendée Globe pour observer l’évolution de leur pote Louis Duc, les skippers manchois vont pouvoir ranger leur smartphone, non sans avoir écrit un ultime message de félicitations à destination du « héros » de Barneville-Carteret.

« J’ai suivi son aventure de très près, forcément ! J’ai même échangé avec lui de temps en temps, dans les moments difficiles, notamment quand il a cassé sa dérive dans la dernière ligne droite. Je lui ai dit de tenir bon ! », témoigne Alexis Loison, épaté du parcours accompli par « P’tit Louis ». 

Il a rempli son objectif, avec la manière. Ce Vendée Globe, c’est le reflet de sa personnalité. Malgré les pépins, Louis (Duc) est quelqu’un qui n’abandonne jamais, qui trouve toujours des solutions. Ce Vendée Globe raconte parfaitement son histoire.

Ce sentiment d’admiration est partagé par Nicolas Jossier, « très fier » de la performance de son copain. « Je suis tellement content pour lui, il le mérite. Le Vendée Globe, c’est un projet dont il parlait depuis très longtemps. C’était son Graal », confie le skipper granvillais.

« Louis, c’est un sacré battant, il ne lâche jamais rien ! », ajoute Pierrick Letouzé. 

Il a parfaitement représenté la voile normande et manchoise. Quand on voit qu’il a retapé avec une toute petite équipe un bateau voué à la destruction, c’est encore plus beau. C’est inspirant pour les jeunes navigateurs. 

… mais pas forcément envieux

Après avoir vu leur compère franchir la ligne d’arrivée dans une folle ambiance aux Sables-d’Olonne (Vendée), on pourrait penser que les skippers manchois soient tentés de l’imiter dans quatre ans en se lançant eux aussi dans cette formidable aventure sportive et humaine.

Eh bien… pas vraiment. « Ce n’est pas une course à laquelle je pense le matin en me rasant, ça ne me fait pas rêver, ce n’est pas sur ma to-do list », balaye Nicolas Jossier, rebuté par l’ampleur du projet.

C’est très long à préparer et je ne pense pas que ça me plairait de partir en mer aussi longtemps. C’est beaucoup trop d’investissement personnel. C’est même l’investissement de toute une carrière. Et, à 48 ans, le corps commence à fatiguer. Donc non, je ne ferai jamais le Vendée Globe… 

S’il émet lui aussi quelques réserves, Alexis Loison se montre moins catégorique. Surtout quand il observe le classement de cette édition « aux allures folles », avec les premières places trustées par des Figaristes chevronnés comme lui. Yoann Richomme (2^e de l’épreuve), son ancien « coloc » à Port-la-Forêt, n’arrête pas justement de le « titiller » pour qu’il se jette enfin dans le grand bain.

« Ce n’est pas l’envie qui manque, mais… »

« C’est sûr que c’est une course à part, une course qui fait rêver. Et, à maintenant 40 balais, j’avoue que je la regarde avec de plus en plus d’envie, comme un passage important dans une carrière de marin. Mais je suis trop compétiteur pour simplement participer avec un vieux bateau. Je voudrais un bateau pour faire un Top 10. Donc ce n’est pas l’envie qui manque, mais plutôt les finances et le courage pour se lancer dans les démarches pour réussir à monter un projet d’une telle envergure. »

À 27 ans, Pierrick Letouzé écarte quant à lui l’éventualité d’une participation en 2028. « J’y vais étape par étape. Ce n’est pas exclu d’y aller un jour, mais il y a d’autres courses à faire avant ça. »

En résumé, Louis Duc va sûrement encore devoir se la jouer « solo » dans quatre ans…