Le lundi 27 janvier 2025, lors de sa cérémonie de vœux, Jacques Coquelin a annoncé devant plusieurs centaines de témoins qu’il briguerait un nouveau mandat l’année prochaine.
Le maire de Valognes (Manche), adepte des listes politiquement « multicolores », a aussi déclaré dans la foulée vouloir « tendre la main à certains membres du groupe de la minorité (de son conseil municipal) », parce que « je suis convaincu que ce qui nous rassemble est beaucoup plus important que ce qui nous sépare ».
« Surprise du chef »
Une petite phrase qui n’a pas échappé aux principaux intéressés.
« Que Jacques (Coquelin) annonce sa candidature pour un quatrième mandat n’est pas forcément étonnant eu égard aux projets en cours ou à l’étude (école, réhabilitation de la place du Château, construction d’un bâtiment pour les spectacles et la tenue du conseil communautaire…) et à son attachement indéniable à sa ville. En revanche, sur la main tendue, c’est un peu la surprise du chef, même si la politique municipale, tout comme la politique communautaire, ce n’est pas la guerre ! », commente Fabrice Rodriguez, chef de file d’une opposition constituée en dehors de lui-même par Mathilde Challier, Sylvie Hervieu, Antoine Leforestier et Stéphane Laîné.
Pour le candidat malheureux, marqué à gauche, aux deux dernières élections municipales face à Jacques Coquelin, le geste de ce dernier « ne doit pas être méprisé ».
S’il l’a fait à la tribune, devant autant de monde, c’est que c’était important pour lui. Cela veut sans doute dire également qu’il apprécie le travail constructif de notre groupe sur cette mandature.
Tout en reconnaissant néanmoins être un peu pris de court :
Je ne me suis pas encore posé la question sur ce que je ferai en 2026. Aujourd’hui, je ne suis candidat à rien. J’ai une activité professionnelle lourde (il est le proviseur du lycée Alexis de Tocqueville, à Cherbourg), qui pourrait éventuellement s’exercer ailleurs puisque je n’ai pas fini ma carrière [… ].
Sondage de l’entourage
Dans les jours qui ont suivi l’appel de Jacques Coquelin, Fabrice Rodriguez s’est empressé de sonder son entourage :
Un certain nombre de mes colistiers élus au conseil ont été aussi surpris que moi, mais ils sont dans une dynamique de collaboration avec la majorité municipale car ils sont très investis dans plusieurs dossiers comme celui de la future école. Nous sommes par ailleurs satisfaits de noter que plusieurs de nos idées ont été suivies. J’ai en parallèle beaucoup échangé avec des Valognais qui sont plutôt favorables à ce qu’on réponde à cette main tendue.
En revanche, cela coince un peu plus du côté des membres non élus de sa liste de 2020. « Ils sont plusieurs à se montrer assez dubitatifs et sceptiques. Cela dépend finalement de l’engagement politique des personnes. »
Cela suppose un accord programmatique et un accord de liste
La prochaine étape pour le porte-parole de la minorité municipale sera de rencontrer le maire en face-à-face.
Je vais aller le voir pour mieux comprendre son geste, ce qu’il attend. Est-ce qu’il pourrait y avoir une liste de rassemblement commune ? Mais dans ce cas-là, cela suppose un accord programmatique (sur les mobilités douces il y a des progrès à faire, en matière de politique sociale et de logement nous avons des choses à proposer) et un accord de liste. Il ne serait pas possible en effet que nous n’ayons pas de place dans l’exécutif.
Beaucoup d’interrogations, donc, à ce stade, qui demandent à être éclaircies avant toute décision.
« La porte n’est pas fermée, mais ce n’est pas du tout tranché pour l’instant. Il faudra une vraie discussion entre lui et moi », insiste-t-il.
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