Lors d’une conférence de presse ce mercredi 29 janvier 2025, Valérie Cabuil, rectrice de l’académie de Lille, a présenté les évolutions prévues pour la prochaine rentrée, notamment face au recul démographique. Elle a également donné les priorités dans le Nord et le Pas-de-Calais, en matière d’encadrement et d’élargissement de l’offre des formations. Détails.
Près de 10 000 élèves en moins dans les écoles de l’académie de Lille à la rentrée 2025
Selon l’académie de Lille, une grande déprise démographique est manifestement présente à la fois dans le premier degré (écoles) et le second degré (collèges et lycées). À la rentrée du premier degré en 2025, une baisse de 8 164 élèves est prévue, s’ajoutant à une perte globale de 51 458 élèves entre 2017 et 2024 (soit de 12,5% en tout selon Olivier Cottet, le Directeur académique des services de l’Éducation nationale du Nord).
Cette diminution est également visible dans le second degré, avec une perte de 1 180 élèves à l’échelle de l’académie. Cette déprise se traduit également par des suppressions de postes côté enseignants, au nombre de 127 dans le premier degré (retrait de 69,5 à l’échelle du Nord), et de 41 dans le second degré.
Cependant, étant donné le nombre réduit d’élèves, le taux d’encadrement s’améliore, assure-t-on du côté de l’académie : en moyenne 6,49 enseignants pour 100 élèves à la rentrée 2025, contre 5,54 en 2017. Le nombre moyen d’élèves par classe s’améliore également, passant de 23,2 en 2017 à 20,1 à la rentrée 2024.
Un renouvellement d’efforts sur le remplacement
Dans le département du Nord, le Dasen admet qu’il y a un certain retard à combler sur la question des remplacements des enseignants, si l’on compare au niveau national. Toutefois, il estime que dans le premier degré, le remplacement est conforme aux attentes, et qu’il existe moins de difficultés par rapport aux absences de courte durée (de moins de 15 jours), car elles sont gérées en interne par les établissements.
Pour pallier les manques de personnel, des procédures de recrutement contractuels sont mises en œuvre pour répondre aux besoins (notamment dans les lycées professionnels, en raison des matières plus spécialisées).
ULIS, CPGE… De nouvelles unités et formations proposées aux élèves
Des dispositifs concrets sont mis en place afin de bien accompagner les différents besoins en enseignement des élèves. L’évolution de la carte scolaire en est l’exemple, avec la création de quatre ULIS (Unités localisées pour l’inclusion scolaire) dans le premier degré, ainsi que 15 dans les collèges, trois dans les lycées généraux et technologiques, et six dans les lycées professionnels, afin d’accompagner les élèves en situation de handicap.
Des programmes sont également proposés pour “constituer une offre de formation professionnelle cohérente aux besoins du territoire”, explique le Dasen. Ainsi, deux CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles) seront créées au lycée de l’Europe à Dunkerque et au lycée du Hainaut à Valenciennes, ainsi que deux séries STI2D à Roubaix et à Carvin.
Il existe notamment des besoins dans les secteurs industriels, en CAP et en aide à la personne, auxquels l’académie compte bien répondre. Cela passe par la mise à disponibilité des centres de formation permettant des diplômes spécifiques, mais aussi la promotion de certificats de spécialisation, avec des formations en un an, par exemple.
Extension des langues régionales comme le picard et le flamand
D’autres mesures variées sont également prévues pour la rentrée, comme l’ouverture d’une nouvelle cité éducative à Mons-en-Barœul, “visant à améliorer l’accompagnement des jeunes de 0 à 25 ans dans divers espaces de vie, tant scolaires qu’extra scolaires”, selon l’académie de Lille. L’extension de l’enseignement des langues régionales comme le picard ou le flamand occidental est également prévue, ainsi que l’extension de l’expérimentation d’une nouvelle section de mathématiques/philosophie, permettant aux élèves de la 6e à la 2nde de réfléchir autrement en alliant ces deux disciplines.
La rectrice espère enfin pouvoir concentrer ses efforts sur le remplacement et la création de classes dans les quartiers prioritaires. Les nouvelles écoles ouvertes et formations proposées ont pour objectif « d’offrir une éducation structurée et personnalisée afin de préparer les élèves à leur avenir professionnel ».
Par Ceili Boudignon
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