Arnaud P. et Malik L. se regardent en chiens de faïence dans le box de la 10ème chambre correctionnelle du tribunal judiciaire d’Évry-Courcouronnes. Selon leurs déclarations, ils ne se sont jamais vus. Ils n’ont échangé que quelques coups de fils.
« Je voulais monter sur un coup pour me refaire »
Dans la nuit du 3 décembre 2024, une patrouille de la BAC est intriguée par un véhicule de type Peugeot 3008, qui circule à très faible allure dans les allées d’un parking situé à cheval entre la commune de Chilly-Mazarin et Morangis. Les policiers s’aperçoivent que la voiture a été signalée voler le 25 novembre 2025 par l’entreprise Ramsay Hospitalisation et qu’elle est munie d’une fausse plaque d’immatriculation. À leur vue, la voiture démarre en trombe.
L’un des occupants, s’enfuie et arrive à échapper à la vigilante des enquêteurs tandis que le conducteur s’encastre dans un pilier. Il est arrêté sur le champ. Il porte une cagoule et des gants. À ses pieds, les policiers trouvent un fusil d’assaut chargé et un pistolet 9mn prêt à l’usage.
Le conducteur s’appelle Arnaud P. Il est sorti de prison depuis 6 jours, où il a effectué, au grès de ses multiples condamnations, près de 5 ans d’incarcération. Il est originaire d’Agen. « J’ai accumulé des dettes et je voulais monter sur un coup pour me refaire », explique-t-il sans qu’il ne dévoile la nature de ses projets.
Trois ans et demie de prison ferme
À ses côtés, Malik L. invoque son droit au silence quand on l’interroge. Son ADN et des traces de ses empreintes digitales ont été retrouvés dans l’habitacle de la voiture volée. Il a été arrêté quelques jours plus tard dans son appartement d’Elbeuf-les-Rouen. Un fusil de chasse a été saisi à cette occasion.
L’homme de 33 ans est tombé pour trafic de drogues. Il a été emprisonné pendant presque 4 ans. Lui, est sorti de prison depuis 3 semaines et réfute son implication dans les faits. « Dans un premier temps, je devais monter au braquage pour rembourser une dette de 50 000 euros. Mais au dernier moment, j’ai renoncé », marmonne-t-il sans grande conviction.
Dans la salle, sa compagne et sa fille de 16 ans ont fait le déplacement depuis la Normandie pour assister à l’audience. Elles fuient le regard de Malik et assistent, têtes basses, à ses justifications vaseuses et consternantes. Les deux femmes n’ont pas attendu le délibéré du tribunal, comme si leur absence scellait leur rupture définitive avec cet homme englué dans la délinquance. Les deux complices ont été condamnés à trois ans et demi de prison ferme.
*Les prénoms ont été changés.
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