Vanessa* est apparue presque mutique, dans son costume croisé sombre, ne pouvant exprimer ce qui l’a conduit à laisser son fils de 3 ans, seul, un soir du mois de septembre 2024, dans un appartement insalubre de Savigny-sur-Orge, alors qu’elle était partie au travail.
Le petit garçon lançait des jouets pas la fenêtre
Ce soir-là, il est 20 h 45. Un petit garçon de 3 ans, pas loin d’enjamber la fenêtre d’un appartement situé au 1er étage, lance des jouets sur le trottoir. Les pompiers sont appelés. Ils cassent la porte de l’appartement et découvrent Elvis*, seulement vêtu d’une couche souillée, au milieu d’un capharnaüm.
L’appartement est sans-dessus-dessous. Des détritus jonchent le sol de la salle de bains. L’enfant est très agité. Sa mère arrive en catastrophe après avoir quitté le poste qu’elle occupe sur la plateforme Amazon de Brétigny-sur-Orge. Elle explique qu’elle avait laissé la garde de son fils à un collègue de travail, comme à la barre du tribunal, sous le regard dubitatif de ses juges. Habituellement, c’est la mère de la prévenue, professeure de piano, qui prend en charge son fils, pendant ses horaires de travail nocturne.
Le petit Elvis est un enfant difficile. Il souffre de graves problèmes de comportement. Un diagnostic d’autisme a été posé. Le père de l’enfant s’est envolé depuis qu’il a été condamné à 5 mois d’emprisonnement ferme pour des violences conjugales exercées sur la jeune maman de 26 ans. Alors Vanessa se débrouille comme elle peut. Plutôt mal d‘ailleurs, comme l’ont révélé les déclarations de sa psychomotricienne et de son environnement scolaire.
Deux mois de prison avec sursis
Elle souffre de dépression. Elle ne réussit pas à poser « des mots sur ses maux », comme l’a souligné son avocate lors de sa plaidoirie. À la suite de cet incident, le petit garçon a été placé auprès des services de l’aide sociale à l’enfance. Depuis les faits, sa maman se reconstruit. Elle lui rend visite 2 fois par mois, et semble enfin lui manifester de l’attachement.
Sa propre vie n’a jamais été un long fleuve tranquille. De l’âge de 10 ans à sa majorité, elle a été aussi prise en charge par les services sociaux. Sa relation avec sa mère, comme avec son père, ingénieur en informatique, en a été affectée. « Je disais à ma mère que le père de mon fils venait parfois s’en occuper quelques fois le soir quand j’allais au travail », concède-t-elle d’une voix quasiment inaudible.
L’avocate de la partie civile a évoqué sa froideur apparente, son incapacité à exprimer ses émotions. « Elle n’a pas demandé d’aide. Elle croyait s’en sortir seule. Un drame aurait pu survenir sans la vigilance de ses voisins. »
Après le délibéré Vanessa a été condamnée à deux mois d’emprisonnement avec sursis. Elle a l’obligation de suivre une thérapie et de s’inscrire, à ses frais, dans stage de parentalité. Le petit Elvis reste placé auprès de l’aide sociale à l’enfance.
*Les prénoms ont été changés.
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