Vendredi 14 février 2025, jour de départ en vacances, une importante opération de contrôle routier interdépartementale a été déployée dans l’Aude et dans ses deux départements limitrophes : la Haute-Garonne et l’Ariège. Une soixantaine de gendarmes étaient mobilisés sur le terrain, appuyés par un hélicoptère et une brigade cynophile mobile. Objectif de cette opération d’ampleur ? Lutter contre la délinquance qui traverse les frontières des territoires, du trafic de drogue au cambriolage, sans omettre les infractions routières. Le préfet de l’Aude s’est rendu sur place, à Castelnaudary, pour rencontrer une des équipes fixes.
Des contrôles dans trois départements
Les automobilistes qui ont emprunté les axes majeurs audois entre 16 h 30 et 18 h 30 le vendredi 14 février ont eu la surprise de croiser de nombreux gendarmes sur les routes, voire de se faire contrôler.
Il en va de même en Haute-Garonne et en Ariège, départements voisins qui ont également participé à ces contrôles coordonnés.
La délinquance interdépartementale
« Le constat de base c’est que la délinquance ne s’arrête pas aux frontières administratives, il y a une vraie porosité des zones frontalières. À un moment ou à un autre, les délinquants — routiers, cambrioleurs, trafiquants de stupéfiants ou autres — finissent par emprunter les axes majeurs, car des équipes gravitent sur les trois départements », observe Adrien Santarelli, chef d’escadron de la compagnie de gendarmerie de Carcassonne.
Un dispositif qui a donc été mis en place au même moment, « en miroir », en Haute-Garonne, par la compagnie de Villefranche-de-Lauragais, et en Ariège, par celle de Pamiers.
Postes fixes et mobiles
Ce ne sont pas moins de 60 gendarmes qui étaient déployés — dont 20 de l’Aude —, comprenant des équipes statiques et d’autres mobiles. Ces dernières ont bénéficié de l’appui d’un hélicoptère et d’une brigade cynophile se déplaçant sur l’ensemble du périmètre de l’opération.
« Les postes fixes permettent de surveiller tous les axes qui arrivent dans le département et de verrouiller la zone ; les patrouilles mobiles, de graviter un peu partout », précise le commandant.
« Il faut changer les modes de contrôle »
Christian Pouget, préfet de l’Aude, de passage sur place, s’est exprimé : « C’est une opération qui n’est pas spécialisée sur un domaine, mais c’est à la fois un contrôle routier et de zone, c’est-à-dire de présence territoriale sur tout un secteur. Des raids de cambriolages peuvent être détectés et certaines personnes se sentir repérées par l’hélicoptère, par exemple. Avec les successions de vols que nous observons, il faut changer les modes de contrôle. »
Après seulement trente minutes de dispositif, deux infractions avaient déjà été relevées sur un même point de contrôle, à Castelnaudary. « On a eu un positif stup, mon colonel, et une arme factice, sur deux individus distincts », a alors entendu sur place Voix du Midi Lauragais.
Droit de réquisition
« Nous avons demandé à la procureure de la République un droit de réquisition pour cette opération », fait remarquer Francis David, colonel du groupement de gendarmerie départementale de l’Aude.
Adrien Santarelli vient compléter : « Ça nous permet de cibler un certain nombre d’infractions, d’effectuer des levées de doutes ou de voir le chargement des véhicules afin d’indistinctement lutter contre la délinquance routière, voire de trouver le butin d’un cambriolage ou d’un trafic de stupéfiants. »
Rassurer les populations
Une opération qui permet également de marquer la présence des gendarmes sur le territoire, pour « dissuader les délinquants en repérant les comportements suspects », et pour rassurer les populations.
« Nous avons un devoir de redevabilité vis-à-vis des concitoyens, pour leur montrer que nous sommes présents, que leurs impôts sont utiles et pour combattre le sentiment d’insécurité », fait remarquer le colonel Francis David.
Bilan de ce contrôle routier
En tout, 290 véhicules légers ont été contrôlés pendant ces deux heures d’opération, avec deux types d’infractions les plus relevées : dix conduites sous stupéfiant et 13 défauts de contrôle techniques.
À noter également un refus d’obtempérer, une infraction pour plaque non conforme, un non-respect d’un sens interdit et un non-respect d’une immobilisation.
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