Dans les prochains jours, un nouveau plan d’action départemental visant la restauration de la sécurité et la lutte contre la délinquance sera mis en place en Haute-Garonne. Ce dernier, souhaité par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, arrive dans un contexte de fermeté. On vous explique.
Plus de 1 000 Français victimes d’agressions chaque jour
Les chiffres* parlent d’eux-mêmes : on compte chaque jour, plus de 1 000 Français victimes d’agressions. Environ 600 personnes se font cambrioler tous les jours, en France, et plus de 1 500 subissent un acte de vandalisme.
« Être protégé : c’est le premier droit de chaque citoyen et donc le premier devoir de l’État », déclare fermement Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur. Missionnée par l’État, la préfecture de Haute-Garonne a dévoilé, ce vendredi 21 février, au matin, son plan d’action de lutte contre la délinquance.
Objectif : « mettre un terme aux dérives qui pourrissent le quotidien des Français »
Ce nouveau plan d’action s’est depuis décidé via une concertation entre les élus, les forces de l’ordre, les services de sécurité des transports quotidien, les autorités judiciaires, mais aussi auprès des habitants de Haute-Garonne.
Il se penchera finalement sur quatre grands points :
- la lutte contre le narcotrafic,
- les violences sexuelles et intrafamiliales,
- la délinquance routière
- et la lutte contre la délinquance étrangère.
Pour Pierre-André Durand, préfet de Haute-Garonne, l’objectif de ce nouveau dispositif est clair : « Il faut mettre un terme à ces dérives qui pourrissent le quotidien des Français, et assurer l’ordre. »
Deux zones les plus concernées : agglomération de Toulouse et Muret
Les deux zones les plus concernées par la délinquance (vol, agressions, cambriolages, etc.) en Haute-Garonne sont l’agglomération de Toulouse et la « zone Muret ». « Le centre-ville de Toulouse compte à lui seul 1/4 des actes de délinquance recensés par la ville », décrypte le préfet.
Face à ces remarques importantes, une conclusion a été adoptée pour le plan d’action.
« Nous allons renforcer la coordination entre la police municipale, les agents des transports en commun, de la gare, etc. Parallèlement, nous allons multiplier les patrouilles pédestres, conduire plus d’opérations et mobiliser les outils de la police administrative pour neutraliser ceux utilisés pour commettre des infractions. »
Point majeur du programme : lutter contre le narcotrafic
Le point majeur du programme ne fait pas de doute : la lutte contre le narcotrafic. « C’est un travail qui se fait sur le long terme, et nous ne sommes qu’au début du cycle », décrit Pierre-André Durand, le préfet de Haute-Garonne.
« Aujourd’hui, nous faisons face à des ‘prises d’otages’ de quartier entier qui utilisent les jeunes », décrit-il. « Nous allons donc mettre en place tout un travail de fond sur ce front-là en concentrant nos moyens dans des séries d’opérations puissantes, et ce, dans plusieurs zones. »
Nouvelle « augmentation de la violence »
Depuis plusieurs années, « les forces de l’ordre ne cessent de resserrer leur étau face aux narcotrafiquants », présente le préfet. « Cela a donc entraîné une augmentation de la violence, que nous n’avions pas forcément il y a quelque temps. »
Cependant, si l’étau se resserre d’un côté, le trafic reprend ailleurs. « Nous avons un effet de bord qui se développe : le narcotrafic se digitalise. Il passe de plus en plus par voie postale et par des livreurs. Nous avons donc un travail d’adaptation constant à réaliser. »
Points de deals réduits de 35 % à Toulouse
En quatre ans, les points de deals ont néanmoins de plus en plus réduit sur Toulouse. « Nous sommes passés de 75 points de deals à 48 aujourd’hui », précise Alexandre Desporte, contrôleur général et directeur interdépartemental de la police nationale.
Pour cela, une politique dite « de harcèlement sur des points de deals » est effectuée. Pour ce faire, les forces de l’ordre « saturent le quartier par un travail de longue haleine d’interpellation de réseaux », décrit Alexandre Desporte.
« Notre but n’est pas de les disperser », précise le préfet. « C’est de profondément éradiquer les auteurs et responsables du narcotrafic ». Pour cela, « il est important d’occuper le quartier après interpellation », ajoute le directeur interdépartemental de la police nationale.
Toulouse acquiert le statut « ville de sécurité renforcée »
Pour renforcer ses opérations contre le narcotrafic, Toulouse a désormais acquis le statut de « ville de sécurité renforcée ». Pour obtenir ce statut, une ville doit cocher les critères suivants : trafic avec tentative de contrôle social, délinquance sur un territoire réduit, trouble à l’ordre publique régulier et replis communautaire.
Concrètement, avec ce nouveau statut, d’autres opérations en lien avec le parquet de Toulouse seront menées contre les foyers de délinquance et de criminalité.
111 nouveaux policiers et quatre brigades en Haute-Garonne
Avec son nouveau statut renforcé, Toulouse augmente également la capacité des forces de l’ordre. Une première phase a permis un recrutement de 111 nouveaux policiers. Une autre cinquantaine devrait rejoindre les rangs dans les trois prochaines années.
Et pour renforcer ses rangs, les gendarmes du département pourront compter sur l’insertion de quatre nouvelles brigades entre 2025 et 2027, composé d’une brigade fixe et trois mobiles. Cet ajout correspond au plan 200 nouvelles brigades annoncé par le président Emmanuel Macron le 2 octobre 2023.
Parking gare de Toulouse Matabiau « plaque tournante du trafic »
Selon Alexandre Desporte, les zones avec le plus de délinquance et de narcotrafic au niveau des transports de Toulouse, se trouvent au croisement des deux lignes de métro, ainsi qu’à celui de la ligne A et de la gare Toulouse Matabiau.
Ce vendredi 21 février 2025, le préfet de Haute-Garonne s’y est personnellement rendu, afin d’échanger avec M. Delechelle, chef de l’unité Midi-Pyrénées de la sûreté ferroviaire.
« Le parking de la gare routière est une plaque tournante, un vrai hub du trafic », atteste ce dernier. « Rien que la semaine dernière, des millions d’euros y ont été saisis. »
Il reste donc encore beaucoup de travail.
Autres points du plan d’action
Concernant les trois autres points du plan d’action, d’autres opérations seront également prises en charge. Pour lutter contre les violences sexuelles et intrafamiliales, le département prévoit un travail de sensibilisation important qui permettrait « d’inviter plus de victimes à s’exprimer ». Les contrôles routiers seront également renforcés pour lutter contre la délinquance routière.
Enfin, le dernier point du plan d’action est la lutte contre la délinquance étrangère. « 35% de la délinquance à Toulouse est menée par des étrangers », présente le préfet de Haute-Garonne. Pour ce dernier point, un renforcement des contrôles des activités à la frontière sera mis en place. L’objectif étant de mieux travailler sur les réseaux de « passeurs ».
relative à la lutte contre la délinquance du quotidien.
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