Le samedi 15 février 2025, un dauphin commun de 2,10 mètres avait été retrouvé échoué sur une plage de Montfarville (Manche) par une femme faisant son jogging. Il s’agissait d’un mâle adulte de plus de 10 ans, selon les spécialistes.
Si les échouages de mammifères marins ne sont pas rares sur les façades de la Manche, celui-ci s’avérait particulier puisqu’une corde bleue était nouée autour de sa nageoire caudale.
J’ai vu le nœud, ce que je peux en dire, c’est que la cordelette n’est pas arrivée là par accident.
L’échouage, selon la procédure habituelle, a été signalé à l’observatoire Pelagis, rattaché à l’université de La Rochelle (Charente-Maritime) et au CNRS.
Pelagis a dès lors dépêché l’une de ses correspondantes locales de son Réseau national échouages, issue du SyMEL, pour effectuer un examen et des prélèvements externes de l’animal sur place.
« Au vu de son état quelque peu dégradé et de la situation sur place qui ne permettait pas son évacuation, une autopsie et une dissection n’ont pas pu être réalisées, explique Pelagis. Le dauphin commun a une taille conséquente, il n’était pas possible de réaliser ces actes en plein air pour des raisons sanitaires. Ce n’est pas un lieu adapté. »
Deux scenarii parmi différentes hypothèses
D’un point de vue factuel, plusieurs observations ont néanmoins pu être rapportées.
En ce qui concerne la cordelette bleue, la méthodologie de serrage sous-entend peut-être un levage ou un halage de l’animal. Ce n’est pas un diagnostic mais une suspicion. De plus, l’animal, qui était en bonne condition physique, présentait des ecchymoses qui pourraient être compatibles avec une mort brutale. On peut également penser à une opération de démaillage. Ce n’est qu’un faisceau de présomptions. La situation est compatible avec une capture, mais nous ne sommes pas en mesure de l’affirmer.
Pour les observateurs, un autre scénario est également tout à fait possible :
Rien n’exclut un échouage accidentel de cet animal au vu de la topographie des lieux. Il a pu se retrouver pris au piège sur l’estran à marée basse. Ses ecchymoses seraient aussi compatibles avec le fait qu’il se soit débattu sur le sable. Quelqu’un l’aurait ensuite manipulé avec cette corde pour le remonter sur la plage afin qu’il ne reparte pas avec la mer.
Rien ne permet donc, après cet examen externe, d’affirmer ou d’infirmer une hypothèse.
« Les éléments ne permettent pas d’établir un diagnostic final, conclut Pelagis. Il y a suspicion soit d’une capture dans un engin de pêche, soit d’un échouage lié à la topographie des lieux. La cordelette seule ne nous permet pas d’aller plus loin. »
En cas de découverte d’un cétacé échoué, contactez l’observatoire Pelagis au 05 46 44 99 10.
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