Le trafic de drogue n’aura fait que se déplacer dans le secteur de la Trébale à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).
Au cours de l’été 2024 des moyens considérables avaient été mis en place pour le déloger des abords du centre commercial de ce quartier sensible. Pas moins de 25 opérations de police en quelques semaines pour autant d’interpellations, dans le cadre d’un plan d’actions renforcé concocté par la préfecture. La Trébale s’était « apaisée » avait salué le maire lors d’une réunion publique en décembre 2024. « Nous avons gagné une bataille, mais pas la guerre », prévenait-il.
« C’était calme chez nous avant »
Car les dealers ont en fait bougé de quelques mètres.
Ils ont récemment pris possession des caves, en forçant la porte, et des parties communes d’un immeuble de l’allée des Tulipes.
« Un bâtiment récemment rénové. Les murs venaient d’être repeints, ils sont déjà tagués. Avec des numéros WhatsApp à contacter en cas d’absence sur le point de deal », décrit Me Sylvie David, avocate du bailleur social Silène, lors d’un procès en comparution immédiate lundi 3 février 2025.
« Ils sont là depuis Noël. C’était calme chez nous avant, déplore un habitant. Ils ont forcé ma cave pour y faire leurs affaires. Je vais porter plainte, mais pour le reste je fais mon train-train, je ne m’occupe pas d’eux. »
D’autres résidents se plaignent de la musique « très forte » la nuit, « de personnes qui fument ou urinent dans les escaliers », poursuit Me David.
Les consommateurs sont au rendez-vous.
En surveillance dans l’après-midi du vendredi 31 janvier 2025, un équipage de police a repéré « une dizaine de clients » faisant la queue devant l’entrée des caves, qui donne sur le cœur du quartier.
Le petit charbonneur, le revendeur, a été interpellé sur place en possession de sachets de cocaïne, de cannabis, et 400 € en liquide.
Il avait fêté ses 18 ans la veille, le voilà devant la justice des majeurs.
Cheveux frisés, visage poupin, cet habitant de Missillac n’en mène pas large dans son box.
« À la base, j’étais venu pour faire le guetteur. Mais on m’a demandé de servir les clients. Je l’ai fait pour ne pas me retrouver à la rue », présente le jeune homme, parti du domicile familial après une dispute avec sa mère.
Un charbonneur condamné
« Il se montre aujourd’hui tout repentant mais n’en est pas à son coup d’essai », relève la procureure.
Mineur, il a été condamné dans des affaires de stupéfiants accompagnés d’outrages, ce qui lui a valu des séjours dans des établissements fermés.
En larmes, l’adolescent demande au tribunal une chance de « réussir à me poser dans ma vie ».
Il vient de renouer avec son père qui pourrait lui trouver un emploi dans la logistique.
Le tribunal le condamne à 8 mois de prison, sans incarcération.
« C’est un avertissement, il n’y en aura pas deux », prévient la présidente. Le jeune homme sera hébergé chez des proches de sa petite amie, dans un autre quartier de Saint-Nazaire. « Il y a du trafic aussi là-bas », relève Me David.
Source link
