« Il y aura une liste piétonne aux élections municipales de 2026 à Toulouse », assure Richard Mébaoudj, président de l’association 60 Millions de Piétons 31, qui estime que les piétons sont « les grands oubliés » des politiques publiques dans la 4ᵉ et bientôt 3ᵉ ville de France.
Richard Mébaoudj tête de liste
Cette liste sera intitulée « Toulouse à pied et en commun », pour « rappeler que la marche et les transports en commun sont deux mobilités douces complémentaires », fait valoir ce militant de la cause des piétons.
Si le collectif avait indiqué qu’il « souhaitait que la tête de liste soit une femme », il indique que « la personne pressentie a renoncé pour raisons familiales » et c’est finalement Richard Mébaoudj lui-même qui la mènera. Âgé de 71 ans, ce militant associatif, qui est par ailleurs une figure de la lutte contre la Tour Occitanie dans la Ville rose, est retraité, après avoir été commercial dans la vie active.
Une liste finalisée « dans plusieurs mois »
Qui sera sur sa liste ? Et sera-t-il en mesure de trouver quelque 70 candidats ? « Je n’en doute pas un instant », souffle l’intéressé, qui ambitionne de « réunir 120 noms d’ici juin pour prévenir tout désistement ou contrainte personnelle ».
D’après lui, si cette liste est « unique en France », il y a « de nombreux citoyens sensibilisés à la situation de plus en plus dégradée des piétons à Toulouse ». Quant à savoir qui sera à ses côtés, pas de personnalité annoncée, mais « Monsieur et madame Tout-le-monde ».
« La difficulté la plus importante est de créer une liste à parité », admet l’intéressé, précisant que « sa constitution (…) suscite beaucoup d’enthousiasme, tant chez les habitants, que chez les adhérents des associations de mobilité et de quartiers ».
« On ne débattra que sur les piétons et les mobilités »
Côté programme, la tête de liste putative indique que « Toulouse à pied et en commun ne débattra et ne communiquera que sur les thèmes concernant les piétons et les mobilités associées ».
C’est une candidature de témoignage, correspondant à un problème qui touche beaucoup de monde. Car contrairement à ce que pensent certains, ce n’est pas un sujet qui ne concerne qu’une minorité de Toulousains. Des dizaines de milliers de piétons se sentent en insécurité au quotidien à Toulouse, d’autres souffrent de l’absence de confort de la marche.
« Verbaliser cyclistes et trottinettistes en infraction »
Que propose concrètement cette liste ? Richard Mébaoudj avance des mesures principales. Parmi elles, il évoque « la mise en place par la police municipale d’une politique de verbalisation » à l’égard des « contrevenants cyclistes et trottinettistes, qui circulent illégalement sur les trottoirs, de façon à assurer la sécurité et le confort de la marche pour les piétons ». Une politique répressive qui « n’oubliera pas le stationnement abusif automobile et des deux-roues motorisés ».
Verbaliser les cyclistes et trottinettistes en infraction, ce serait une mesure très efficace pour améliorer la situation.
Autre idée avancée : l’installation d’aires piétonnes où ces mêmes cyclistes et trottinettistes seraient contraints de mettre « pied à terre », notamment au niveau de la rue d’Alsace-Lorraine, haut-lieu de conflictualité entre les usages à Toulouse…
Réserver le canal du Midi et les digues de la Garonne aux piétons
Il invoque aussi « la sanctuarisation pour les piétons des rives du canal du Midi et des digues de la Garonne », ainsi que « le remplacement du Réseau express vélo (présenté en 2020 par le maire de Toulouse comme des « autoroutes à vélos ») par des Parcours express vélos dans les endroits où ils seront réalisables ».
À notre avis, le grand défaut de la mairie actuelle est d’avoir promu le Réseau express vélo, une promesse électorale irréalisable. C’est une grosse bévue.
Moins de terrasses… et de voitures
Outre le partage de l’espace avec les cyclistes, ces piétons réclament aussi de la place… aux cafetiers. Ils déplorent « les terrasses abusives et les nuisances qui leur seront associées ». Ils souhaitent aussi « un aménagement de la voirie favorable aux piétons et aux PMR ».
Considérant que la municipalité « en fait trop pour la voiture, notamment en soutenant le projet de Jonction Est », ils s’engagent en outre « à réduire la circulation et la pollution automobile qui affecte la santé de tous ».
Richard Mébaoudj dit avoir espoir « que notre candidature en suscitera d’autres dans l’agglomération toulousaine, mais aussi dans toute la France, car ces problèmes concernent tout le territoire national ».
« Notre liste sera apolitique »
En somme, alors que « les piétons sont les plus fragiles » de tous les usagers de l’espace public, car « ils n’ont que leur corps comme bouclier », Richard Mébaoudj estime qu’ils « restent les grands oubliés » des politiques publiques.
À ses yeux, sous la mandature Moudenc, les piétons ont ressenti « un léger progrès, mais pas de réelle prise en compte de leurs préoccupations. Notre situation est trop faiblement considérée par les élus », insiste-t-il.
« Au moins 5% des voix »
Si sa liste « comptera aussi bien des gens de gauche que de droite », selon l’intéressé, qui « ne cache pas » ses opinions sur les réseaux sociaux, il avance qu’elle « sera apolitique » et qu’elle « n’engagera aucune association ni aucun parti, mais uniquement des personnes à titre individuel ».
« Notre objectif est d’atteindre au moins 5 % des voix au premier tour », annonce Richard Mébaoudj. Dans l’espoir de se rallier à une autre au second ? Et laquelle ? « Nous ne sommes pas dans une logique de fusionner », évacue-t-il.
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